Le journaliste Aziz Zemouri et le directeur du Point, Etienne Gernelle, ont été jugés pour diffamation ce 14 mars. En cause : un article de juin 2022, dans lequel le fait-diversier prétendait révéler que le couple maltraitait une femme de ménage algérienne en situation irrégulière. Sauf que tout était faux… L’hebdomadaire a retiré son article en urgence et licencié son journaliste, qui assure s’être fait manipuler. Il ne s’est pas présenté à l’audience.
« Quand j’ai lu cet article, j’ai été en état de choc. Je lisais le portrait de quelqu’un de monstrueux », reconstitue Raquel Garrido à la barre, avant de sombrer en sanglots. Vendredi 14 mars, devant le tribunal correctionnel de Paris, le procès d’une fake news pas comme les autres venait de s’ouvrir. Celui d’une histoire folle et fabriquée de toutes pièces, mais publiée dans un grand journal, Le Point, et écrite par un journaliste qui a été manipulé par ses sources, Aziz Zemouri. « L’idée était de nous massacrer, de dire aux électeurs de gauche qu’ils ne pouvaient pas nous faire confiance », accuse, émue, celle qui venait tout juste à l’époque d’être élue députée LFI de Seine-Saint-Denis. Et de charger la plume du Point : « C’était très simple de vérifier que tout était faux ! »
Le 22 juin 2022, le site Internet du Point publie un « scoop » intitulé « L’employée sans-papiers de Raquel Garrido et Alexis Corbière ». Aziz Zemouri, grand reporter spécialisé dans les faits divers, écrit que le couple de députés LFI emploierait à leur domicile une femme de ménage algérienne en situation irrégulière, corvéable à merci. Témoignage vocal et captures d’écrans de SMS à l’appui, il prétend que cette Algérienne de 36 ans serait maltraitée et « soumise à des cadences infernales ».