Au début des années 2000, Claude Puel insiste auprès du Losc afin de sortir Eric Abidal du banc des remplaçants à l’AS Monaco, sous Didier Deschamps. Et après une saison remarquable avec les Dogues, le défenseur est parti au clash avec les Dogues pour rejoindre le PSG. Avec une scène marquante.
Éric Abidal a fait ses grands débuts à l’AS Monaco grâce à Claude Puel. En 2002, le coach français l’avait repéré à Lyon-La Duchère et le fait signer avant de partir pour le LOSC un an plus tard. Mais, peu utilisé par Didier Deschamps, l’ex-international français vit mal cette période sur le Rocher. Claude Puel, pour l’émission Box to Box, a raconté cette anecdote.
“J’ai eu par exemple Eric Abidal. Je lui avais permis de faire un essai chez nous. J’ai dit aux dirigeants à Monaco de le faire signer. Je l’ai fait débuter l’année suivante, en championnat, en Ligue des champions. C’était un arrière gauche qui me rappelait un peu Lilian Thuram et avec des qualités vraiment intéressantes. Et puis, je suis parti à Lille. Il n’a plus été considéré par Didier Deschamps qui avait ses raisons”, explique-t-il.
Ayant mal vécu sa situation à l’AS Monaco, Abidal ne cesse d’appeler Claude Puel au téléphone, pour le rejoindre à Lille. Et ça fonctionne. “Le gamin me téléphonait tout le temps à Lille pour le prendre. Et à force d’insister, j’ai dit à mon président Michel Seydoux: ‘Écoutez président, si vous réussissez à l’avoir en prêt avec une petite somme qu’on puisse lever, ce serait très bien’. Et c’est ce que j’ai réussi à avoir: une petite somme si jamais on levait l’option d’achat”.
Abidal a séduit le PSG
En imposant son jeu et en réalisant des performances remarquables, Abidal a tapé dans l’œil de Vahid Halilhodzic (entraîneur du PSG de 2003 à 2005). “Il est arrivé en cours de saison au mois d’octobre. Et de suite, j’ai eu besoin de quelqu’un dans l’axe parce qu’il y avait des blessés et il a été extraordinaire. Fin de saison, il y a pas mal de clubs qui le voulaient. Il y a le Paris Saint-Germain d’Halilhodzic qui l’a court-circuité”.
Cette proposition séduit Eric Abidal. Pour autant, Claude Puel s’oppose à son départ dans la capitale. Il insiste sur le fait qu’Abidal ne peut pas partir si vite d’un club qui lui a tant donné. “Au bout d’un mois, on n’a pas lâché, on l’a reçu dans mon bureau, je lui ai dit: ‘Je ne te lâcherai pas. Tu es arrivé en cours de saison. Je t’ai fait signer à Monaco. Tu étais à Lyon-La Duchère. Je t’ai fait débuter, je t’ai inscrit dans le milieu professionnel. Je t’ai repris à Lille, le club t’a permis de te révéler. Tu dois au moins un an au club et tu dois rester pour l’année suivante. C’est une question de respect”. Pour Puel, c’est très simple: continuer de s’imposer pour avoir d’autres offres davantage intéréssantes.
Claude Puel conclut cette anecdote en évoquant l’attitude d’Abidal: “Il était comme un fou. Il s’est levé. Il a tapé la porte de mon bureau et il est passé à travers. Elle n’était pas très solide (sourire). Et il est parti sans rien dire. Et puis le lendemain, il était à l’entraînement. Il ne m’a pas adressé la parole pendant plus d’un mois mais de suite un très haut niveau et il a fait une saison extraordinaire. A la fin de la saison, il a signé à Lyon. A partir de là, ça a été un joueur toujours respectueux.”