Plusieurs centaines de supporters du PSG ont envahi le terrain de l’Allianz Arena de Munich pour célébrer le sacre en Ligue des champions, samedi après la finale face à l’Inter Milan (5-0). Certains en ont profité pour arracher un morceau de pelouse ou de filet comme des souvenirs indélébiles de cette soirée historique, confient-ils à RMC Sport.
Les supporters du PSG qui ont regardé Allemagne-Portugal (1-2) mercredi en demi-finale de la Ligue des nations, ont sûrement été rattrapés par une bouffée de nostalgie. C’est là, à l’Allianz Arena de Munich, que le PSG a remporté, trois jours plus tôt, la première Ligue des champions de son histoire en humiliant l’Inter Milan (5-0). Le terrain ne portait plus de stigmates apparentes de cette soirée historique, pourtant marquée par l’envahissement d’une partie du terrain d’environ 2.000 supporters parisiens, massés derrière le but où Désiré Doué, Khvicha Kvaratskhelia et Senny Mayulu ont marqué en seconde période.
“Avec un briquet, on a réussi à brûler le filet pour récupérer un petit morceau”
Pendant ces quelques minutes de flottement où le cordon de sécurité a cédé face à la marée humaine, certains en ont profité pour arracher un bout de pelouse et même de filet. C’est le cas de M., 42 ans, qui assistait au match avec son fils de 16 ans. “On a vu qu’il y avait un petit envahissement du terrain et ayant plus de 40 ans, ce n’était pas trop mon truc mais mon fils voulait à tout prix rejoindre les gens sur la pelouse”, confie-t-il à RMC Sport. Je me suis dit: ‘il y a peut-être un truc à faire’. J’ai donc récupéré un assez gros morceau de pelouse que j’ai mis dans un gobelet. Je me suis aussi dirigé vers les filets du but et grâce à d’autres supporters avec des briquets, on a réussi à le brûler pour récupérer un petit morceau du filet.”
Jonathan, 24 ans, venu d’Argentine spécialement pour ce moment historique, a aussi profité de l’aubaine pour arracher “deux ou trois brindilles” le temps des “vingt secondes” passées sur le terrain. “Avec mes amis, on s’est dit: ‘on n’a qu’une vie’”, explique-t-il. “Les gens ont dit que les CRS allaient charger donc je suis aussitôt revenu en tribunes mais j’ai pris un morceau de pelouse, histoire de garder un souvenir.”
“Ma femme a mis un peu d’eau dedans”
M., supporter du PSG depuis 1994 abonné depuis 15 ans, assume, lui, “sans aucun regret” cette irrépressible envie de quitter les lieux avec un morceau d’histoire. “Aujourd’hui, il n’y a plus de ticket physique”, se justifie-t-il. “Avant, on aurait pu garder et encadrer le billet mais aujourd’hui, avec l’ère du numérique, il n’y a plus que des billets avec des QR Code sur le téléphone et ça a moins de valeur sentimentale.”
“Cette fois avec du filet et la pelouse, j’ai un vrai souvenir physique”, savoure-t-il.
Ce “pur Parisien” explique avoir saisi l’occasion en voyant un “gros morceau” déjà découpé au sol. “Mon fils a été bien surpris de voir que j’avais pu récupérer ça”, sourit-il. Il a désormais une mission: entretenir les brins de gazon le plus longtemps possible. “Il faut que j’appelle un jardinier pour savoir comment conserver ça”, explique-t-il. “Ma femme a mis un peu d’eau dedans. J’ai aussi acheté un petit ballon en souvenir, il y a moyen de faire un petit truc assez sympa. Le morceau de filet est dans une petite boite et j’attends de recevoir le maillot collector du PSG pour me faire un cadre dans lequel je pourrais mettre une petite plaque à l’intérieur et ce morceau du filet dans le cadre. Il restera éternellement dedans.”
“Je ne voulais pas embêter le jardinier, c’était juste pour immortaliser le moment”
Jonathan n’a pas la même ambition botanique et fait la moue à la vue de cette pelouse déjà “décrépie” qu’il a tout de même mise dans ses bagages. “Je l’ai ramenée à Buenos Aires mais je ne vais rien en faire du tout”, annonce-t-il. “Une fois sur la pelouse, je trouvais ça très beau, je n’ai pas réfléchi sur le moment. Je ne voulais pas embêter le jardinier, il y a la Ligue des nations après. C’était juste pour immortaliser le moment et prendre une petite photo de la pelouse dans la main. Le trajet en valait la peine.”
“Je ne vais pas le faire pousser dans mon jardin, je n’ai pas assez de pelouse”, ajoute-t-il. “C’était surtout symbolique et instinctif. Ce n’est pas comme si j’avais des projets avec ce morceau de gazon.”
Cette manière de s’offrir un petit souvenir sauvage a moyennement plu à l’UEFA qui va faire payer les dégradations au PSG. “Avec les 148 millions d’euros engrangés par le PSG grâce à l’UEFA, c’est une broutille”, balaie M. employé en télécommunication. “L’image a peut-être été un peu écornée mais s’il fallait le refaire, je le referai.”
“Paris peut payer”, conclut Jonathan. “Je comprends les amendes de l’UEFA pour les fumigènes, l’entrée sur la pelouse mais pour la première Ligue des champions de l’histoire, c’est aussi ce qui fait le folklore. Quand je suis rentré en Argentine, on m’a parlé de l’ambiance incroyable alors qu’ils n’aiment pas trop le PSG pour Messi, le Qatar et plein de raisons. Ce sont les images qui font vivre le foot.”