Derrière leur apparence quasi-parodique, les sorties du président américain révèlent les fondements de ses convictions. Par leur ampleur, ses réclamations s’apparentent à une demande de tribut, censé réparer le préjudice causé aux États-Unis par la mondialisation.
Difficile de le prendre au sérieux. Telles furent les premières justifications de Donald Trump, peu après avoir suspendu pour quatre-vingt dix jours ses « tarifs réciproques » : « J’ai trouvé que les gens sortaient un petit peu de leurs gonds, qu’ils devenaient un peu jacassants », a-t-il lancé à la presse, semblant faire référence au dévissage des marchés financiers. Une semaine plus tôt, juché sur une estrade dans le jardin de la Maison-Blanche, lors d’un discours entrecoupé de blagues et d’apostrophes à l’assistance, il présentait ses taxes massives sur un grand panneau tenu à bout de bras. Mais derrière leurs airs quasi parodiques, les sorties du président américain esquissent la doctrine qui guide son coup de boutoir contre l’économie mondiale. Et les autres chefs d’État sont bien obligés de tendre l’oreille s’ils espèrent amadouer l’homme le plus puissant de la planète.