Après quatre jours d’escalade militaire sans précédent depuis des décennies, l’Inde et le Pakistan ont annoncé, samedi 10 mai 2025, un cessez-le-feu total et immédiat. Cette décision, saluée par la communauté internationale, met fin à une série d’affrontements qui ont fait plusieurs dizaines de morts et ravivé les craintes d’un conflit nucléaire entre les deux puissances rivales.
Une escalade militaire
Tout a commencé le 7 mai, lorsque l’Inde a mené des frappes sur le sol pakistanais en représailles à un attentat meurtrier survenu le 22 avril dans la région du Cachemire indien, une zone disputée de longue date entre les deux pays. En réaction, le Pakistan a riposté par des attaques de missiles visant trois bases aériennes indiennes, dont l’une située aux abords de la capitale Islamabad. Les échanges de tirs d’artillerie, de frappes de missiles et d’attaques de drones se sont alors multipliés, touchant aussi bien des installations militaires que des zones civiles.
Le bilan humain s’est rapidement alourdi, avec au moins 66 civils tués des deux côtés de la frontière selon les autorités, tandis que la tension montait d’un cran face à la menace potentielle d’un recours à l’arme nucléaire.
Le rôle de la médiation américaine
Face à l’escalade, la communauté internationale, notamment les États-Unis et la Chine, a multiplié les appels à la retenue. C’est finalement sous l’impulsion du président américain selon ces dires que les discussions ont abouti à un accord.
« Après une longue nuit de discussions sous la médiation américaine, je suis heureux d’annoncer que l’Inde et le Pakistan ont accepté un CESSEZ-LE-FEU TOTAL ET IMMÉDIAT. Félicitations aux deux pays pour leur bon sens et grande intelligence », s’est glorifié Donald Trump sur son réseau Truth Social.
Le ministre pakistanais des Affaires étrangères, Ishaq Dar, a confirmé l’accord dans un message sur X, soulignant l’engagement du Pakistan pour la paix régionale, « sans compromettre sa souveraineté et son intégrité territoriale ». Selon lui, une trentaine de pays auraient contribué aux efforts diplomatiques ayant permis d’aboutir à ce cessez-le-feu.
La Maison-Blanche a salué la « sagesse et la prudence » des dirigeants indiens et pakistanais, tout en rappelant que les États-Unis poursuivraient leurs efforts pour encourager le dialogue et la stabilité dans la région. Plusieurs chancelleries occidentales ont également exprimé leur soulagement, tout en appelant à la vigilance pour éviter toute reprise des hostilités.
Des négociations directes entre militaires
Du côté indien, le gouvernement a insisté sur le fait que l’accord a été « négocié directement » entre les deux parties, sans médiation étrangère formelle. Selon le ministre des Affaires étrangères Subrahmanyam Jaishankar, le cessez-le-feu a été conclu lors d’un échange téléphonique entre les directeurs des opérations militaires des deux pays, samedi après-midi.
Le secrétaire du ministère indien, Vikram Misri, a précisé devant la presse que « les responsables des opérations militaires se reparleront le 12 mai » pour s’assurer de la bonne application de l’accord. Une source gouvernementale indienne a ajouté, sous couvert d’anonymat, qu’« aucune décision n’a été prise d’ouvrir d’autres discussions sur d’autres sujets ».
Le Pakistan annonce rouvrir son espace aérien
L’espace aérien pakistanais a rouvert « pour tous les vols », a annoncé samedi l’Autorité pakistanaise de l’aviation, après qu’Islamabad, New Delhi ont annoncé un cessez-le-feu immédiat entre l’Inde et le Pakistan.
Depuis plusieurs jours, le Pakistan avait fermé puis rouvert plusieurs de ses aéroports et son espace aérien au gré des attaques et des contre-attaques avec son voisin, leur pire confrontation militaire depuis des décennies.
Un cessez-le-feu immédiat… mais fragile
L’accord de cessez-le-feu prévoit l’arrêt immédiat de toutes les opérations militaires, que ce soit sur terre, dans les airs ou en mer, à partir de 17h, heure indienne, ce samedi. Les deux pays, dotés de l’arme nucléaire, ont ainsi répondu aux appels pressants à la désescalade, alors que la perspective d’un conflit majeur inquiétait la communauté internationale.
Malgré cette accalmie, la situation reste fragile. L’Inde a réaffirmé sa position « ferme et sans compromis contre le terrorisme sous toutes ses formes » et a prévenu qu’elle continuerait à défendre ses intérêts sécuritaires. Aucun calendrier n’a été fixé pour d’éventuelles discussions sur d’autres différends bilatéraux, en particulier la question du Cachemire, qui reste au cœur des tensions.
Pour les deux pays, la priorité est à la consolidation du cessez-le-feu et à la prévention de nouveaux incidents. Les prochains jours seront décisifs pour évaluer la solidité de cet accord et la capacité des deux voisins à renouer avec un dialogue, même limité, après des années de méfiance et d’affrontements sporadiques.
(avec agences)
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