Dans certains milieux intellectuels algériens, il se dégage comme un sentiment qui fait passer Boualem Sansal pour un sujet encombrant, pendant que les médias du pays évoquent des bouts des lèvres le sort réservé à l’écrivain franco-algérien. Résultat d’un verrouillage autoritaire ? Peur de représailles pour certains ? Ou s’agit-il d’une affaire d’État qui, par son ampleur, écrase la parole publique ? Vue d’Alger, l’affaire Sansal révèle des implications plus complexes.
Dix ans d’emprisonnement requis contre un écrivain ? En Algérie, l’accablante main du parquet du tribunal correctionnel de Dar El Beida, à Alger, qui pèse sur le célèbre romancier franco-algérien, Boualem Sansal, ne semble pas faire réagir outre mesure, ou alors très timidement. D’ordinaire, pourtant prompte à commenter la chronique nationale, l’opinion publique a brillé par un silence bien curieux ! Dans les médias du pays, hormis le compte rendu du procès de l’écrivain, le 20 mars, relayé par les différents quotidiens nationaux, les enjeux ou les conséquences de l’affaire Sansal sont peu abordés ou ignorés.