Invitation de Jordan Bardella à Jérusalem : le Crif accuse le RN d’instrumentaliser la lutte contre l’antisémitisme

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Invitation de Jordan Bardella à Jérusalem : le Crif accuse le RN d’instrumentaliser la lutte contre l’antisémitisme






















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Yonathan Arfi, président du Crif, et Jordan Bardella, président du Rassemblement national.
Axel Martin (AFP) et Daniel Perron (Hans Lucas)

Passe d’armes

Par Marianne avec AFP

Publié le

Ce lundi 24 mars, le président du Rassemblement national Jordan Bardella et celui du Conseil représentatif des institutions juives de France, Yonathan Arfi, se sont mutuellement accusés d’instrumentalisation à propos de la participation de Jordan Bardella à une conférence sur la lutte contre l’antisémitisme à Jérusalem qui aura lieu cette semaine.

Invités d’Apolline Matin ce lundi 24 mars, Jordan Bardella, président du Rassemblement national (RN) et Yonathan Arfi, président du Conseil représentatif des institutions juives de France (Crif) se sont successivement accusés d’instrumentalisation de la lutte contre l’antisémitisme, suite à l’annonce de la participation du président du RN à une conférence sur la lutte contre l’antisémitisme à Jérusalem.

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Invités par Amichaï Chikli, le ministre israélien des Affaires de la diaspora d’Israël, Jordan Bardella et Marion Maréchal s’exprimeront lors d’une conférence contre l’antisémitisme qui se tiendra les 26 et 27 mars à Jérusalem. Une première pour un membre de famille Le Pen, ainsi qu’un président du RN. D’autres représentants des partis européens d’extrême droite seront également présents, à l’instar d’Hermann Tertsch du parti Vox, Milorad Dodik (entité serbe de Bosnie), Charlie Weimers (Démocrates de Suède) ou encore Kinga Gal (du parti hongrois Fidesz, présidé par Viktor Orbán).

Un casting pour le moins surprenant qui a provoqué nombre de désistements, à l’image d’Ephraim Mirvis, le grand rabbin du Royaume-Uni, Felix Klein, commissaire du gouvernement allemand pour la vie juive et la lutte contre l’antisémitisme, Volker Beck, président de la Société d’amitié Allemagne-Israël (DIG) ou encore Bernard Henri-Lévy, qui devait prononcer le discours d’ouverture du forum, et qui a annulé sa venue après l’annonce de celle du duo Bardella-Maréchal.

Mise en scène d’un « RN nouveau »

Au micro d’Apolline de Malherbe, Yonathan Arfi affirmait que cette invitation demeure « le fait d’Israël qui fait ses propres choix politiques » et « n’engage pas les institutions juives de France ». Le président du Crif en a profité pour rappeler la « position historique des institutions juives de France » pour justifier leur « méfiance vis-à-vis du Rassemblement national ».

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« Aujourd’hui, on sent bien que ce sujet est instrumentalisé pour mettre en scène un Rassemblement national nouveau dans une stratégie de conquête du pouvoir », avant d’ajouter que « face à l’antisémitisme, une mue peut s’opérer, mais pour cela, il faut qu’elle soit discrète et complète ».

Le Rassemblement national « n’est plus le Front national »

Cette stratégie de la discrétion n’est pourtant pas celle choisie par le RN, qui se pense en acteur potentiel et en devenir de la lutte contre l’antisémitisme. Interrogé par Apolline de Malherbe sur le malaise qu’a suscité son invitation à cette conférence, Jordan Bardella s’est contenté d’évoquer à son tour sa gêne envers la participation de La France Insoumise à cet « antisémitisme d’atmosphère », et qui « soufflent sur les braises de l’antisémitisme ». Une référence directe au tollé suscité par l’affiche de LFI caricaturant Cyril Hanouna et accusée d’antisémitisme.

Jordan Bardella a de son côté estimé que « Monsieur Arfi fait de la politique » et que ses propos « font fi de la réalité », se défendant que de nombreux « compatriotes de confession juive » avaient « porté leurs suffrages et leur confiance sur le Rassemblement national » lors des élections législatives anticipées de 2024.

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Le président du RN s’est défendu de chercher « à instrumentaliser tel ou tel drame », assurant avoir « toujours été très clair sur les menaces qui visaient aujourd’hui la communauté juive de France ». Jordan Bardella a fini par asséner que le Rassemblement national « n’est plus le Front national », estimant que la rupture entre Marine Le Pen et son père Jean-Marie en 2015 s’était en grande partie produite « en raison de la question de l’antisémitisme ». Une décision que l’ancienne présidente dit pourtant encore regretter.


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