Arrêté le 26 février dernier, un livreur de journaux est soupçonné d’avoir tué un certain Antoine Belmonte, par vengeance, il y a 22 ans. Il aurait en réalité voulu viser un policier du même nom, qui avait abattu un enfant de 13 ans lors d’une bavure.
Pantin, 10 janvier 2003. Antoine Belmonte, relieur au chômage de 54 ans, entend tinter la sonnette de son appartement situé le long du canal de l’Ourcq. Avec méfiance, il approche son œil du judas. De l’autre côté, un homme armé d’un pistolet calibre 7.65 tire à travers la porte. L’occupant s’effondre, mort, une balle fichée dans le crâne. Son épouse Chantal découvrira son cadavre en rentrant du travail pour le déjeuner.
Une information judiciaire est alors ouverte par le parquet de Bobigny. L’enquête diligentée par le 36 quai des orfèvres privilégie aussitôt une piste. Celle d’un étrange individu venu menacer la victime un mois plus tôt à son domicile. Coiffé d’un bonnet péruvien, portant une fausse moustache et de grosses lunettes, l’homme avait braqué un revolver à grenaille sur le ventre d’Antoine Belmonte tout en le questionnant sur son identité et sa qualité de policier du commissariat d’Asnières-sur-Seine (Hauts-de-Seine). L’intervention d’une voisine, alertée par des éclats de voix, l’avait fait fuir après que le visiteur les ait aspergés avec une bombe lacrymogène.