Ce 29 mai, la ministre de la Santé, Catherine Vautrin, a annoncé l’interdiction de la cigarette dans les lieux publics extérieurs où peuvent se trouver des enfants. Une mesure plébiscitée par une majorité de Français, selon une étude publiée par la Ligue contre le cancer. À l’occasion de la Journée mondiale sans tabac, ce 31 mai, « Marianne » a recueilli les témoignages d’habitués de la clope comme de non-fumeurs. Si certains estiment cette nouvelle règle bénéfique sur les plans sanitaire comme environnemental, d’autres déplorent le manque d’accompagnement des fumeurs.
Il y a quelques années, Fanny (dont le prénom a été modifié) était de celles qui ne disaient jamais « non » à une cigarette avec son café, ou avec des amis en terrasse d’un petit bar à Lyon. Bien que l’écrivaine de 34 ans ne se qualifie pas de « grosse fumeuse », elle reconnaît volontiers, avec sa petite dizaine de clopes quotidiennes, qu’elle était soumise à une certaine « dépendance ». Aujourd’hui, six ans après avoir arrêté de fumer et au bout de six mois de grossesse, la donne est différente.
« Je ne supporte plus l’odeur, confie Fanny. Quand je fumais, je ne me posais aucune question mais désormais, je me rends compte que j’ai pu gêner. En terrasse, tout le monde n’a pas forcément envie d’inhaler la même chose que ses voisins de table… » Se refusant à « faire la rabat-joie » en leur demandant d’aller fumer ailleurs, elle a donc opté pour des solutions plus radicales : consommer à l’intérieur de l’établissement, changer de bar, voire privilégier les apéros à domicile. « Je trouve que ce n’est pas très juste, surtout maintenant que les beaux jours reviennent », soupire la trentenaire, résignée malgré tout.