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Homicide
Par Marianne avec AFP
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Quarante-huit heures après le meurtre d’un fidèle musulman, ce vendredi 25 avril au matin, dans la mosquée de la petite commune de La Grand-Combe (Gard), son assassin, un homme d’une vingtaine d’années « potentiellement extrêmement dangereux », était toujours en fuite dimanche matin.
Il est pour le moment introuvable. Quarante-huit heures après le meurtre d’Aboubakar, un fidèle musulman, ce vendredi 25 avril au matin, dans la mosquée de la petite commune de La Grand-Combe (Gard), son assassin âgé d’une vingtaine d’années et « potentiellement extrêmement dangereux » est toujours recherché ce dimanche matin. Ouverte pour homicide vendredi, l’enquête sur ce drame est menée depuis samedi 26 avril pour assassinat, soit meurtre avec préméditation, a précisé à l’Agence France presse le procureur de la République d’Alès, Abdelkrim Grini.
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Dans le cadre de ce dossier, suivi par le groupement de gendarmerie du Gard, la section de recherches de Nîmes et la police judiciaire, des perquisitions ont été menées ce samedi 26 avril dans le Gard et dans le département voisin de l’Hérault, selon une source proche du dossier. Les éléments officiellement communiqués sur le meurtrier sont pour l’instant peu nombreux : né à Lyon en 2004, « Olivier A. » est un homme de nationalité française, issu d’une famille bosnienne, dont une partie réside dans le Gard. Sans aucun antécédent judiciaire, il serait sans emploi.
Une certitude en tout cas pour le procureur Grini : il est « potentiellement extrêmement dangereux » et il est « primordial » de l’interpeller avant qu’il fasse de nouvelles victimes. Dans « les propos décousus » que le jeune homme tient dans la vidéo qu’il a lui même filmée ce vendredi 25 avril juste après son meurtre, face à sa victime agonisante, il semble en effet « manifester son intention de recommencer », avait précisé samedi soir le magistrat à l’AFP.
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Dans la même vidéo, le meurtrier était entendu se féliciter de son acte, en train d’insulter la religion de sa victime : « Je l’ai fait, (…) ton Allah de merde », répète-t-il à deux reprises. Si « toutes les pistes » restent encore envisagées pour les enquêteurs dans ce dossier, dont celle d’un crime « raciste et islamophobe », comme a insisté ce samedi 26 avril le procureur d’Alès auprès de l’AFP, cette thèse a largement été adoptée par la classe politique et notamment par le Premier ministre François Bayrou, qui a dénoncé sur le réseau social X « une ignominie islamophobe ».
« L’islamophobie tue. Tous ceux qui y contribuent sont coupables », a martelé de son côté Jean-Luc Mélenchon, le leader de La France Insoumise, dont de nombreux membres ont relayé l’appel à un rassemblement prévu dimanche à 18 heures place de la République à Paris contre « l’islamophobie » et en hommage à la victime. Aboubakar, jeune homme d’une vingtaine d’années venu du Mali et installé à La Grand-Combe depuis quelques années, était venu comme chaque semaine faire le ménage dans la mosquée avant la prière du vendredi, quand il a été agressé.
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Natacha Polony, directrice de la rédaction de Marianne