Écrivain israélien, Dror Mishani publie une chronique intime et politique sur la vie quotidienne en Israël après le 7 octobre. À l’occasion de son passage à Paris, l’auteur de « Un, deux, trois » (Gallimard, 2020) répond aux questions de « Marianne ».
En temps de guerre, plus moyen d’écrire comme avant. Dror Mishani s’était imposé sur la scène littéraire israélienne avec cinq (excellents) romans policiers, également traduits en français (depuis Une disparition inquiétante au Seuil en 2014 jusqu’à Un, deux, trois, chez Gallimard en 2020). Les lecteurs se sont attachés à son enquêteur, le scrupuleux et vulnérable Avraham Avraham. Ils apprécient les intrigues subtiles du romancier et son aptitude à saisir la vie quotidienne des banlieues populaires de Tel Aviv, comme Holon, où il est né.
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Écrire des polars sur des « petites gens » dans un pays sous tension géopolitique permanente, observe Mishani, revient à montrer qu’en dépit du contexte, la société israélienne ressemble à toutes les autres. Qu’on n’y rencontre pas seulement des terroristes et des héros, mais aussi, comme partout, la « violence banale » des familles dysfonctionnelles et des meurtriers ordinaires. C’était avant le 7 octobre. Ce printemps, Dror Mishani publie Au ras du sol – Journal d’un écrivain en temps de guerre, tenu depuis l’attaque du Hamas jusqu’en mars 2024. Avec une attention inquiète, l’écrivain observe au jour le jour une réalité nouvelle. Il fait état de ses espoirs, de ses peurs et de ses doutes. On l’a rencontré lors de son passage à Paris.