Après 16 ans sur les routes, Jean-Claude, 60 ans, a pris sa retraite d’ambulancier. Il nous raconte un métier d’écoute, de débrouille et d’humanité mais qui a évolué sous le poids des contraintes économiques.
Mon premier salaire, en 1980, c’était 375 francs. L’équivalent de 56 euros aujourd’hui. J’étais apprenti mécanicien, j’aimais réparer ce qui ne fonctionnait plus. Dans la famille, un cousin m’avait transmis le goût des moteurs. En 4e, j’ai quitté le collège pour un préapprentissage, puis j’ai enchaîné avec un CAP de mécanique auto. J’ai grimpé les échelons : mécanicien, puis chef d’atelier. Et puis l’ambiance au garage s’est dégradée. C’est devenu une concession, rachetée par un grand groupe. On a enchaîné les directeurs, chacun voulait tout changer, tout contrôler, tout monétiser. Moi, ce que j’aimais, c’était le contact avec les clients, la fidélité, la reconnaissance. Mais ça disparaissait. J’ai tenté d’alerter, de défendre une autre façon de faire. Sans succès. En 2008, j’ai posé les clés.