Jean-Marc Dechaud veut transmettre sa passion pour les livres anciens aux jeunes générations. Avec le Prix du Jeune Bibliophile, ce libraire tourangeau, âgé de 56 ans, espère dépoussiérer un passe-temps souvent jugé – à tort – élitiste.
À Paris, il ne vient que rarement pour le plaisir. Ce jour-là, c’est à la librairie Paul Jammes, au cœur de Saint-Germain-des-Prés, que Jean-Marc Dechaud nous donne rendez-vous. La voix douce, les mots choisis, il parle sans emphase. Son sujet : la bibliophilie. Son obsession : la faire découvrir à tous.
« Je viens d’une famille où il y avait des livres. Mon grand-père en était amateur, et quand j’étais petit, je voyais tous ces ouvrages anciens… Je n’avais pas le droit d’y toucher. » De la frustration naît l’envie. Et de l’envie, l’astuce. À onze ans, il s’invente bibliothécaire : « J’ai convaincu mon grand-père d’insérer dans les livres des fiches biographiques que je tapais à la machine. » Premier virus. À treize ans, il chine dans les brocantes. « Mes premiers émois ? L’astrophysique, puis l’Antiquité. Naturellement, j’ai glissé vers la Renaissance. » Deuxième virus.