Emmanuel Finkiel a réalisé l’adaptation au cinéma de ce beau roman d’Aharon Appelfeld. Une admirable Mélanie Thierry y incarne Mariana, une prostituée ukrainienne qui, en 1943, cache le fils de son amie d’enfance dans un réduit qui jouxte la chambre où elle reçoit ses clients. Du grand art.
Emmanuel Finkiel a de la suite dans les idées, ce qui n’est pas un défaut, et il ne radote jamais, ce qui est une qualité.
En 1997, dans Madame Jacques sur la Croisette, son coup d’essai, le cinéaste posait sa caméra à Cannes, en basse saison, et filmait les faits et gestes de quelques retraités d’origine ashkénaze dont certains étaient des rescapés de la Shoah. Deux ans plus tard, dans Voyages, Finkiel mettait en scène, cette fois entre Varsovie, Paris et Tel-Aviv, des personnages hantés par la mémoire des camps et de l’extermination. En 2017, dans La Douleur, son chef-d’oeuvre adapté de l’ouvrage éponyme de Marguerite Duras, le réalisateur revenait sur la déportation, en août 1944, du mari de la romancière, Robert Antelme.