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LA CHRONIQUE DE SOPHIE IBORRA. Violences faites aux femmes : sexisme et misogynie dans les prétoires, ça suffit !

avril 4, 2025
in @La Tribune, Économie
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LA CHRONIQUE DE SOPHIE IBORRA. Entreprises : diversité vs méritocratie
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La Tribune - Economy

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Du procès Bertrand Cantat en 2003, à celui de Jonathann Daval en 2020, ou ceux plus récents de Dominique Pelicot et de Gérard Depardieu, le sexisme, la misogynie, la banalisation des crimes et agressions sexuelles ou encore l’inversion des responsabilités, continuent de faire partie des mêmes stratégies de la défense. Si le droit à la défense est un bastion infrangible de nos libertés, les méthodes employées par certains avocats peuvent laisser perplexe et poser quelques questions : Une femme peut-elle porter plainte pour des faits de viol ou d’agressions sexuelles, se présenter comme victime sans devoir subir les assauts sexistes de la partie adverse ? Il est permis d’en douter.

« C’est quoi ce rire d’hystérique », C’est insupportable votre voix », « Je veux bien qu’Amélie (plaignante) ne lise pas Le Monde, c’est trop compliqué, mais Closer… » « Menteuse » … Voici quelques-unes des invectives lancées par l’avocat de Gérard Depardieu, Maître Jérémie Assous, la semaine dernière au Tribunal Judiciaire de Paris aux plaignantes ou à leurs avocates. Une violence verbale dont l’avocat a fait sa marque de fabrique. Deux plaintes avaient été déposées pour des agressions sexuelles qui auraient été commises en 2021 par Gérard Depardieu sur le tournage du film « Les Volets Verts » à l’encontre d’Amélie et de Sarah respectivement décoratrice de film et 3ème assistante.

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Plaignantes, avocates, public, dans ce procès, toutes les femmes en prennent pour « leur grade et qualité » de… femmes. Cette stratégie de défense assumée par l’avocat de l’acteur n’épargne personne. Pas même Charlotte Arnoult, une autre plaignante à l’origine de la mise en examen de l’acteur pour viol qui sera jugé ultérieurement et présente dans la salle d’audience : « Elle vient tous les jours au procès, vous en connaissez beaucoup de victimes de viol qui viennent tous les jours au procès de leur violeur ? » s’exclame Maître Jérôme Assous avant de la qualifier de « mythomane qui veut plaire à tout le monde ».

Quid de l’accusé ? pas mieux. L’acteur déclare au juge ne pas savoir ce qu’est une agression sexuelle, ce serait lui la victime, celle d’un monde qu’il ne reconnait plus.  Étonnant non ? Quelles sont ces méthodes qui consistent à minimer les faits graves qui lui sont reprochés et à discréditer des plaignantes et leurs avocates à coups d’arguments plus misogynes les uns que les autres ? Bien sûr il n’est pas question ici de bâillonner la défense, et de s’interdire de poser toutes les questions nécessaires au débat judiciaire, la question est de savoir jusqu’où est-il possible d’aller et avec quelles conséquences sur les victimes présumées pour tenter de minimiser les chefs d’accusation par des humiliations et des considérations basées sur le genre des plaignantes. Le 28 mars dernier, plus de 200 avocats ont appelé la justice à ne pas laisser la place au sexisme en audience. L’Ordre des avocats lui, n’a pas jugé bon de réagir.

Faire passer la victime pour le bourreau.

La méthode de certains avocats n’est malheureusement pas nouvelle. En 2003, l’actrice Marie Trintignant décédée après plus de sept heures d’agonie suite aux dix-neuf coups de son compagnon Bertrand Cantat dans une chambre d’hôtel de Vilnius en Lituanie, avait fait l’objet, elle aussi, d’une campagne de dénigrement et une inversion de culpabilité. En qualifiant l’actrice d’hystérique, de femme violente et déséquilibrée, insinuant peu ou prou que c’était un peu sa faute, les avocats de la défense avaient réussi à l’époque, à retourner les médias et une partie de l’opinion publique. En 2020, l’avocat de Jonathann Daval, veuf  éploré et fragile, qui se révéla être l’auteur du féminicide de sa femme Alexia, avait choqué en utilisant le même mode opératoire : Faire passer la victime pour le bourreau.

Autre exemple, Il y a encore quelques mois lors du procès de Dominique Pelicot condamné pour avoir violé et organisé le viol de sa femme sous emprise chimique par plus de 50 hommes sur une période de 10 ans au moins. Qu’avons-nous attendu pendant les débats de la part des accusés et de leur défense ? Une remise en question constante de l’incapacité de Gisèle Pelicot à consentir à leurs actes, une victimisation inversée des prévenus revendiquant leur bonne foi et refusant d’endosser leur responsabilité dans le viol de la sexagénaire puisque c’était son mari qui organisait les rendez-vous ! Ben oui ! Pourquoi douter de la parole d’un mari qui parle à la place de sa femme totalement inconsciente sur un lit ?

Les agents d’un féminisme castrateur qui n’auraient plus de limites.

S’il semble que nous ayons avancé, depuis quelques années sur le recueil de la parole des victimes, notamment sur les conditions de dépôt de plainte dans les commissariats avec des agents sensibilisés et formés et de leur l’accompagnement vers les tribunaux, il n’en demeure pas moins qu’il reste visiblement un peu de boulot dans les salles d’audience. Symptôme d’un retour des thèses masculinistes, d’un « backlash » débridé, certains avocats espèrent pouvoir surfer sur cette petite musique selon laquelle ces femmes, ces « hystériques » « menteuses » et « calculatrices » ne seraient en réalité que les agents d’un féminisme castrateur qui n’auraient plus de limites. Si tout accusé est présumé innocent, si la défense doit pouvoir exercer son droit le plus fondamental, si la justice doit être impartiale, elle ne devrait pas permettre de valider en son sein des propos sexistes, misogynes et humiliants.

En faisant du sexisme une opinion comme les autres, en choisissant la misogynie comme axe principal de défense, on banalise les faits, on occulte la vérité et surtout on dissuade les femmes de porter plainte. La médiatisation de ces procès a permis de mettre en lumière, un dysfonctionnement évident d’un système judiciaire et parfois médiatique qui laissent faire et qui ne semblent toujours pas avoir pris conscience des biais et des inégalités systémiques de traitement entre les agresseurs et les victimes présumés dans les affaires de violences faites aux femmes. C’est grave et désespérant.

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Sophie Iborra

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