LA TRIBUNE – Avec une économie corse plombée par les surcoûts liés à l’insularité, comment est-il possible d’accompagner les entreprises ?
MARIE-ANTOINETTE MAUPERTUIS – L’insularité est reconnue comme un handicap naturel par l’Union européenne. Il convient de poursuivre le travail que nous assurons à Bruxelles, en lien avec le Comité des régions, et la Commission des îles de la CRPM* que je préside. L’UE doit prendre en compte nos contraintes pour faire respecter la libre circulation des capitaux, des marchandises et des hommes. Il faut aussi un ajustement du régime des aides d’État, pour qu’il prenne davantage en compte l’insularité, et les besoins spécifiques qu’elle induit. Mais je veux insister sur un point : l’insularité n’est pas qu’un handicap, elle est porteuse d’opportunités. La mer est tout à la fois un facteur d’enclavement et un facteur d’émancipation. Entre ces deux réalités opposées, il ne peut y avoir que les politiques publiques et les leviers que nous pourrons actionner. Pour soutenir nos entreprises, nous devons agir sur le marché du travail, mieux moduler les charges, assurer une bonne visibilité et promotion des offres d’emploi, former les cadres.