Les débats budgétaires sont de retour. Avec eux, les sempiternelles comparaisons entre le niveau d’endettement des Français, à hauteur de 110 % du Produit intérieur brut (PIB), et celui des Allemands, à 60 % du PIB. L’occasion de rappeler que la politique commerciale et budgétaire de l’Allemagne depuis trois décennies n’a fait qu’aggraver les déficits français.
« Nous n’avons pas assez de ressources parce que notre pays ne produit pas assez », a déclaré le Premier ministre François Bayrou mardi 15 avril, avant la conférence sur les finances publiques. Le démocrate-chrétien, qui a centré sa campagne sur l’endettement en 2007, n’a pas tout à fait tort : produire, c’est générer des rentrées fiscales, qui permettent de financer le modèle social plutôt que d’avoir recours à l’endettement.
Problème : la France connaît un problème de compétitivité depuis les années 2000. Elle se désindustrialise et peine à exporter ses produits, contrairement à son voisin d’outre-Rhin, qui affichait une dette publique autour de 60 % de son produit intérieur brut en 2024, contre plus de 110 % du PIB en France. Pourquoi ce grand écart ? La musique qu’on entend depuis des années est quelque peu simpliste : « La France n’a pas fait les réformes que l’Allemagne a osé faire. » Et pour cause : les Allemands se sont infligé un cocktail austéritaire particulièrement dur, à base de baisse des cotisations sociales et de modérations des salaires et des retraites.