Mal aimée des Français, la taxe sur les émissions de CO2 fait l’objet de multiples fraudes. Entre les petits arnaqueurs et les filières organisées, le manque à gagner pour les finances du pays avoisinerait la centaine de millions d’euros.
À près de 54 000 euros, cette Toyota Yaris 4 GR d’occasion, repérée sur un célèbre site d’annonces, est une très bonne affaire. Certes, elle vaut 51 000 euros dans le catalogue. Mais les 280 chevaux de notre petit bolide japonais, qui crache 215 g de CO2 par kilomètre parcouru, lui valent la prouesse de décrocher la timbale du malus écologique : 60 000 euros. Soit un coût total de… 111 100 euros. Autrement dit, cette voiture est l’une des rares dont la facture fait plus que doubler une fois payée au fisc la taxe CO2 exigible lors de la première immatriculation.
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Comment notre Yaris d’occasion (quasi neuve hormis les 2 000 km déjà parcourus) peut-elle afficher une telle prouesse ? Contacté par téléphone, le garagiste du Var à l’origine de l’annonce dévoile le pot aux roses : « Ce véhicule nous a été confié par un client régulier, atteint de surdité et détenant, à ce titre, une carte mobilité inclusion [CMI]. » Délivrée, notamment, par les maisons départementales pour les personnes handicapées, cette carte permet à ses titulaires d’être exonérés du malus écologique, la taxe CO2. Notre professionnel de l’automobile poursuit : « Ce client n’a donc pas eu à régler le malus, d’où le prix très attractif. L’an dernier, il avait pu faire la même chose avec une Porsche 911 pour 170 000 euros, également exemptée des 60 000 euros de malus. »