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La Nouvelle-Aquitaine subit de plein fouet les foudres tarifaires de Donald Trump

avril 22, 2025
in @La Tribune, Économie
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La Nouvelle-Aquitaine subit de plein fouet les foudres tarifaires de Donald Trump
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La Tribune - Economy

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« Les maisons de négoce sont en train de préparer des plans sociaux, le chômage partiel se met en place, les contrats avec les producteurs sont en passe d’être rompus et on arrache de la vigne…», énumère Raphaël Delpech. Le directeur général du Bureau national interprofessionnel du cognac a livré un état des lieux particulièrement sombre pour la filière charentaise qui pèse trois milliards d’euros de chiffre d’affaires lors d’une réunion de crise organisée par la Région Nouvelle-Aquitaine ce 17 avril sur l’impact économique des droits de douanes.

Après la fermeture des marchés russes puis chinois, la hausse des taxes douanières décidées par Donald Trump est vécue comme un nouveau coup de massue dans le monde du cognac pour qui les États-Unis sont, de loin, le premier débouche à l’export. Et cette impasse aura des répercussions dans toute la région tant le poids économique du spiritueux charentais est important avec 4 200 viticulteurs et 72 000 emplois.

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3 % du PIB régional lié aux États-Unis

L’inquiétude est aussi palpable dans le vignoble bordelais, où 30 millions de bouteilles ont été expédiées outre-Atlantique l’an dernier pour 417 millions d’euros. Alors même que 13 000 hectares ont déjà été arrachés en 18 mois, les vins de Bordeaux n’ont vraiment pas besoin d’une guerre commerciale. « Nous sommes revenus à un équilibre de marché entre capacité de production et consommation mais si la situation continue, on devra aller plus loin et arracher davantage », déplore ainsi Christophe Chateau, le directeur de la communication du Conseil interprofessionnel du vin de Bordeaux. Avec, là encore, des conséquences délétères pour toute la filière à l’instar des plans sociaux déjà déclenchés chez le verrier OI-Glass.

Au total, les boissons sont, de très loin, les premiers produits de Nouvelle-Aquitaine exportés aux États-Unis avec 3,1 milliards d’euros en 2024, soit 45 % du total régional, devant l’aérospatial (16 %), la chimie (5,5 %), les matériels électroniques (4,5 %) et les produits pharmaceutiques (2,6 %). Avec 3 % de son PIB lié directement au marché nord-américain, la Nouvelle-Aquitaine se trouve ainsi deux fois plus exposée aux nouvelles barrières tarifaires que l’économie française (1,7 %). « Mais ces chiffres ne prennent en compte ni les services, ni les produits vendus en France ou en Europe pour être ensuite exportés aux Etats-Unis, l’impact réel sera donc plus important », nuance Jean-François Clédel, le président de la CCI régionale.

Un Falcon sur trois part aux États-Unis

L’aéronautique et le spatial, l’autre poids lourd régional derrière l’agriculture et viticulture, partage aussi le pessimisme ambiant. Et pour cause : 60 % de ses exportations partent aux États-Unis dans un contexte de chaînes de valeurs très imbriquées entre les deux rives de l’Atlantique. « Il y a une crainte très forte dans la supply chain sur les débouchés commerciaux mais aussi, par ricochet, sur la confiance des banquiers et des investisseurs », alerte Anouk Laborie, la directrice générale d’Aerospace Valley. Chez Dassault Aviation, on rappelle aussi que les États-Unis pèsent 30 % du marché du Falcon, l’avion d’affaires assemblé dans la région bordelaise.

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Et alors que 63 % des entreprises régionales de taille intermédiaire se déclarent pessimistes, dont 27 % très pessimistes, « chaque entreprise doit rapidement faire un état des lieux de ses contrats avec ses clients américains, conseille Jean-Noël Navarro, le directeur régional des Douanes. Il faut regarder de près la monnaie retenue pour facturer, le taux de change, les frais de transport et les formalités douanières qui sont souvent confiées à des prestataires. »

« Au total, le risque est d’avoir beaucoup de petites entreprises qui vont rencontrer de gros problèmes », prévient également l’économiste bordelais Jean-Marie Cardebat. Et certaines réfléchissent déjà à reconfigurer leurs circuits d’approvisionnement pour optimiser les barrières douanières.

« 20 % de notre chiffre d’affaires se fait aux États-Unis et nous importons 90 % de nos matières premières de Bahreïn, de Chine et des États-Unis, raconte ainsi Pascal Beraud, le directeur de Bernard Dumas, fabricant de microfibre de verre pour les batteries installé en Dordogne. On envisage donc de déplacer nos importations du Bahreïn directement sur le sol américain où nous avons des capacités de production. Cela nous permettrait de diminuer la facture douanière de moitié. »

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« Résilience, résistance, riposte »

« Nous sommes entrés dans un monde globalement aléatoire, il faut s’y préparer », constate Alain Rousset. Le président du conseil régional dessine une stratégie en trois temps : « La résilience, en accompagnant les entreprises les plus impactées, la résistance en trouvant de nouveaux marchés dont la Chine, même si elle pose des questions sensibles, mais aussi le Vietnam, l’Indonésie, l’Inde ou encore les pays d’Afrique. Et la riposte qui ne peut se faire qu’au niveau européen. »

L’échelle européenne est en effet plébiscitée par tous les acteurs économiques, particulièrement des vins et spiritueux, pour peser sans s’exposer inutilement. « Il faut bannir les déclarations politiques hâtives mettant en avant la position française au risque de pénaliser directement nos entreprises. C’est l’Europe qui doit prendre la parole ! », tranche ainsi Raphaël Delpech. Tandis que Jean-Marie Cardebat suggère aussi de réinventer les stratégies commerciales : « Lorsqu’on n’arrive plus à vendre ses produits, on peut vendre ses idées, ses savoir-faire, ses services… Il y a toujours quelque chose à vendre ! » Voilà un langage qui pourrait parler à Donald Trump.

Lire aussi« Touchés mais pas coulés » : les vins et spiritueux français décrochent à nouveau à l’export


22 Avr 2025, 7:12

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