Alors que le procès Le Scouarnec avait mobilisé, lors de son ouverture le 24 février, une centaine de journalistes français comme étrangers, un mois plus tard, les bancs de la cour criminelle du Morbihan se vident chaque jour un peu plus. Les associations de protection de l’enfance déplorent un manque d’intérêt global pour une affaire pourtant révélatrice de nombreuses défaillances institutionnelles concernant les agressions faites aux enfants.
« Hors norme », « tentaculaire », « historique »… Le 24 février dernier, date de l’ouverture du procès, les médias étaient unanimes : l’affaire Le Scouarnec était considérée comme « la plus grande histoire de pédocriminalité jamais jugée en France ». Rappelons les faits : ce chirurgien de 74 ans comparaît devant la cour criminelle du Morbihan pour viols et agressions sexuelles commises entre 1989 et 2014 sur 299 victimes, âgées en moyenne de 11 ans.
Il encourt une peine de 20 ans de réclusion criminelle, qui viendraient s’ajouter aux 15 années de prison dont il a écopé en 2020 pour violences sexuelles sur quatre petites filles – sa voisine de 6 ans en 2017, deux de ses nièces de 4 et 5 ans à la fin des années 1980 et une de ses patientes, en 1993.