En quelques mots, François Bayrou vient de relancer la guerre des retraites : « 62 ans ? Pas possible ». Effacer la loi Borne et son passage aux 64 ans exige de trouver 24 milliards. Pas simple. Et pourtant, il suffirait de lever certains tabous économiques, comme la ponction des retraités les plus riches ou le recours aux droits de succession pour les héritiers nantis. « Marianne » relève le défi, démonstration chiffrée à l’appui.
« La retraite à 20 ans, les méchants […] ; Travail-Famille-Patrie, les gentils. » La rime claque bien aux oreilles, la mélodie donne des fourmis dans les jambes. Dans sa célèbre chanson, composée en 1973, Michel Fugain opposait avec ironie, malice et bonne humeur deux camps irréductibles. Ces (faux) antagonismes reflétaient l’époque, encline à tout exagérer mais à ne rien prendre au premier degré. Aujourd’hui, sur le sujet des retraites, de nouvelles barricades s’élèvent sur la base d’un (vrai) manichéisme.