L’accord, conclu ce 10 mars entre le président syrien par intérim, Ahmed al-Charaa, et le leader des Forces démocratiques syriennes (FDS) – dominées par les Kurdes –, Mazloum Abdi, prévoit notamment « l’intégration » dans le cadre de l’État syrien toutes les institutions civiles et militaires relevant de l’administration autonome kurde. Alors que cette ethnie est marginalisée et réprimée dans ce pays depuis des décennies, cet accord lui est-il bénéfique ? Entretien avec Thomas Pierret, chargé de recherche au CNRS et à l’Institut de recherches et d’études sur les mondes arabes et musulmans (IREMAM).
Alors que la Syrie est secouée, ces derniers jours, par des affrontements d’une violence inédite depuis la chute de l’ancien président Bachar al-Assad, le président par intérim du pays a voulu lancer un signal fort d’unité. Ainsi, ce lundi 10 mars, Ahmed al-Charaa a annoncé un accord historique, conclu sous la médiation des États-Unis, avec Mazloum Abdi, le chef des Forces démocratiques syriennes (FDS), dominées par les Kurdes.
L’objectif : « intégrer » dans le cadre de l’État syrien toutes les institutions civiles et militaires relevant de l’administration autonome kurde – à savoir les postes-frontières, l’aéroport et les champs pétroliers et gaziers. « La communauté kurde est une composante essentielle de l’État syrien », qui « garantit son droit à la citoyenneté et l’ensemble de ses droits constitutionnels », est-il également précisé dans cet accord, qui prévoit en outre un cessez-le-feu et l’intégration des FDS dans l’armée syrienne.