La loi El Khomri laisse la possibilité aux entreprises privées d’inscrire la neutralité, y compris religieuse dans leur règlement intérieur à condition que les dispositions soient justifiées et proportionnées. Face à l’augmentation des faits religieux, les employeurs se retrouvent parfois démunis.
C’est une tendance qui s’accentue. En 2025, le baromètre de l’Observatoire du fait religieux en entreprise indiquait que 71 % des entreprises étaient confrontées à des faits religieux en leur sein – soit quatre points de plus que l’année précédente. La dernière étude de Harris Interactive, réalisée pour le colloque consacré au fait religieux et à la radicalité en entreprise en mars dernier, révèle d’autres chiffres qui vont dans le même sens : l’aménagement du temps de travail en fonction des prières est accepté par 34 % contre 29 % en 2021. Les jeunes générations (18-24 ans) sont beaucoup plus ouvertes à des comportements religieux marqués, voire intégristes, comme le refus de serrer la main à une femme (58 % d’acceptation contre 18 % chez les 50-65 ans), soit 27 points de plus en trois ans. 46 % des 18-24 ans jugent même acceptable de refuser de s’asseoir là où une personne de l’autre sexe s’est précédemment assise.