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L’aloe vera, un possible marché juteux pour l’Occitanie ?

juin 2, 2025
in @La Tribune, Économie
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L’aloe vera, un possible marché juteux pour l’Occitanie ?
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La Tribune - Economy

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Estimé en 2023 à plus de 3 milliards de dollars, le marché mondial de l’Aloe Vera pourrait atteindre les 7 milliards d’ici dix ans (étude Global Market Insight), porté par une demande croissante des consommateurs pour les produits naturels et biologiques. Depuis l’antiquité, on attribue à la plante des bienfaits pour la santé, l’hydratation de la peau ou la guérison des plaies. Des extraits sont également utilisés dans des cosmétiques (43 % du marché) et des boissons, sa feuille contenant plus de 75 composés actifs (polysaccharides, composés phénoliques acides organiques) ainsi que 20 minéraux, 20 acides aminés et 12 vitamines

Malgré une présence historique sur le bassin méditerranéen, seul l’Espagne se taille une belle part des exportations, aux côtés du Mexique, du Texas, de l’Amérique du Sud et de l’Asie. Un désintérêt sous nos latitudes qui tient aux exigences d’une plante ne supportant ni l’excès d’eau, ni le gel, et dont la transformation en jus stable reste compliquée.

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Relocaliser

Pourtant, en Occitanie, principalement dans les départements des Pyrénées-Orientales et de l’Aude, une filière, Aloé d’Oc, se structure progressivement.

« La quasi totalité de la production d’aloe se fait hors Europe et arrive sous forme de poudre (plus facile à travailler mais l’aloe perd de ses propriétés, NDLR), constate Pierre Boccon-Gibbot, président du fonds de dotation Sens +, agissant pour les filières bio-équitables. Il y a donc un véritable enjeu d’indépendance de territoire et d’autonomie à vouloir relocaliser cette culture. D’autant que les conditions de croissance de la plante sont de plus en plus compatibles avec le climat qui s’annonce et que des surfaces foncières, jusqu’à présent dévolues à la viticulture, vont se libérer. »

Il l’assure, « même si des pays comme le Mexique ont trente ans d’avance et ont eu le temps de développer leur économie d’échelle, l’Occitanie a des atouts », souignant que la demande, notamment dans les cosmétiques, est là.

Une récolte de 3 000 litres par an

Dans un contexte de sécheresses et canicules à répétition induisant des vendanges plus précoces et des fruits brûlés, Laurent Maynadier, issu de treize générations de vignerons implantés à Fitou (Aude), cherche depuis 2020 des alternatives pour se diversifier. En partenariat avec la Chambre d’agriculture de l’Aude et de l’Agence de l’eau, il a mené des essais de mises en culture, plein champ, de plantes aromatiques et médicinales (origan, thym, figues de barbarie) pour finir par s’orienter vers l’aloe vera.

Le vigneron estime que « s’arcbouter sur les vignes nous mène droit dans le mur ». Alors il s’est lancé avec 300 plants d’aloe conduits en agroforesterie, soit cinq rangées d’aloe et une rangée d’arbres pour casser le vent et amener de la vie au sol. Trois ans plus tard, sur les terres arides du domaine Le champ des Sœurs, les plants ont été multipliés par dix.

« Nous avons mis un an pour trouver le bon process et les méthodes pour élever cette matière gélatineuse », explique Sylvia Cazenove-Lavie, la fondatrice de Geny, laboratoire de fabrication de cosmétiques à Ornaison (Aude), et amie de Laurent Maynadier.

Chaque aloe produisant en moyenne un litre, soit trois kilos de feuilles, le producteur reconverti espère récolter 3 000 litres par an sur un demi-hectare, valorisés entre 10 à 30 euros le litre. Pour contrer les périodes de gel qui ont déjà détruit partiellement la récolte, une partie de la production a été mise sous serre et des essais devraient être menés avec l’INRAE de Gruissan (Aude) pour améliorer à la fois les volumes et les principes de filtration.

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Dix ans pour structurer une filière

Impulsée en 2022 par Laurent Maynadier, l’association Aloe d’Oc compte aujourd’hui une quinzaine de producteurs – pour une dizaine d’hectares – et de fabricants de cosmétiques. Une filière encore embryonnaire mais, comme le rappelle Gérard Deleuse, le chargé de mission Plantes à parfum, aromatiques et médicinales et animateur d’Aloe d’Oc, « il faut en moyenne dix ans pour qu’une filière se structure et atteigne sa maturité ».

Côté investissement, si une petite unité de transformation coûte en moyenne 30 000 euros, il faut compter jusqu’à 200 000 euros pour une installation complète. Un atelier mutualisé pourrait être une alternative mais pour l’heure, la filière y va par étape.

« Il est encore un peu tôt pour pouvoir cranter des usages – poudre, jus ou grumeaux -, cela dépendra des alignements avec les intérêts industriels, mais l’idée est d’arriver sur plusieurs segments », ambitionne Gérard Deleuse.

Stade pré-expérimental

A Espira-sur-Agly, Thomas Montes a fait un important travail pour se mettre aux normes cosmétiques. Depuis 2023, il commercialise un gel naturel, sous la marque Espira Aloe Vera, auprès de pharmacies, herboristeries, épiceries fines. Il vend aussi sa matière première à des laboratoires parisiens et fournit également des échantillons pour le centre oncologique de Perpignan afin de soulager les patients en post-traitement radiologiques. Outre ses 20 000 plants d’aloe Miller, il a planté 10 000 Aloe Ferox, une variété moins gourmande en eau, « dont le modèle, avec une seule production annuelle, a l’avantage de se rapprocher de celui de la vigne », dit-il.

Avec un bon retour sur investissement, le marché de l’aloe vera peut s’avérer juteux. Mais il reste beaucoup à faire, comme l’estime Gérard Deleuse : « Nous en sommes encore à un stade pré-expérimental,. Il va falloir maîtriser toutes les phases et sécuriser les producteurs pour arriver à proposer un produit premium clé en main ».

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02 Juin 2025, 8:23

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