“Le Combat des chefs” sur Netflix : Alain Chabat est bien le fils spirituel de Goscinny et Uderzo ! La preuve par six

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“Le Combat des chefs” sur Netflix : Alain Chabat est bien le fils spirituel de Goscinny et Uderzo ! La preuve par six





















Alain Chabat s’est entouré d’un casting de voix très réussi : Gilles Lellouche en Obélix, Géraldine Nakache en Bonemine, Gérard Darmon en Toutetobofix, Alexandre Astier en Ordralfabétix…
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Trouvailles pop, anachronismes délicieux, feu d’artifice graphique : la mini-série animée « Le Combat des chefs », qu’Alain Chabat coréalise et coscénarise avec brio, confirme que le sexagénaire est bel et bien le meilleur adaptateur contemporain d’Astérix. Voici pourquoi en six arguments impériaux.

En 2002, avec Mission Cléopâtre, Alain Chabat mettait une grosse baffe au médiocre Astérix et Obélix contre César réalisé par Claude Zidi trois ans avant. Porté par le trio Debbouze-Darmon-Baer, une maîtrise absolue du 15e degré et un sens inné du rythme, son film rassemblait 14 millions d’entrées et le désignait héritier de l’humour de René Goscinny.

Chabat avait toujours refusé de replonger dans la marmite, laissant le champ libre aux désastreux Astérix aux Jeux olympiques (2008) et Au service de Sa Majesté (2012). En 2025, c’est sur Netflix qu’il revient avec cette série animée en cinq épisodes de 30 minutes, « Le Combat des chefs », qu’il coréalise et coscénarise. Une réussite réjouissante.

1 ) Des trouvailles pop et du cartoon !

Phylactères pleins de « Paf ! », de « Bam ! » et de « Splatch ! », couleurs qui claquent, contrastes nets : la série retrouve le peps de la période dorée des Astérix, ceux publiés entre 1966 (comme Le Combat des chefs) et 1972. Ces albums sont la référence déclarée d’Alain Chabat et Kristof Serrand, consultant animation pour Netflix qui a travaillé sur le long-métrage animé Les Douze Travaux d’Astérix (1976).

« C’est la grande époque, vraiment la plus riche en termes de style », estime Floriane Caserio, du studio toulousain TAT Productions qui a fabriqué la série. Chabat y ajoute son amour des cartoonistes de la Warner Bros. post-Seconde Guerre mondiale, Chuck Jones (Bugs Bunny, Daffy Duck) ou Friz Freleng (La Panthère rose).

2) Une science de l’anachronisme !

Clins d’œil à la société de consommation des Trente Glorieuses, à la politique du général De Gaulle, aux vedettes des années 1960 et 1970 : René Goscinny et Albert Uderzo n’ont jamais lésiné sur les allusions à leur époque. Chabat chausse leurs brogues gauloises en nommant ses personnages secondaires Métadata, Touinepix ou Fastanefurius. En truffant sa bande originale de tubes des Blues Brothers, Muddy Waters, Shaggy ou 2 Unlimited. Ou encore en jetant des ponts vers Marvel via le forgeron Cétautomatix transformé en Thor et un surprenant « Captain Armorica ».

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Il se permet également des vannes qu’on pourrait qualifier de sociétales avec des serveurs de vin bio à l’accent parisien ou un commentateur sportif de MMA qui constate : « Apparemment, il faut de la parité partout ». D’ailleurs, quatre personnages féminins ont été créés pour la série, dont la maman de César.

3) Le respect des fondamentaux

Qu’on se rassure, l’amitié, les belles bagarres et le poisson faisandé sont toujours là. Mais, avec l’accord des ayants-droits bien sûr, Alain Chabat se permet de donner la recette secrète de la potion magique et de montrer Astérix et Obélix enfants. Ce que leurs créateurs avaient déjà fait dans Comment Obélix est tombé dans la marmite du druide quand il était petit publié en 1965 dans Pilote.

4) Des surprises graphiques à gogo !

Contreplongées, travelling, ralentis, design doux et rond chez les Gaulois, carré et rectiligne chez les Romains… « Le Combat des chefs » assume de vrais choix de mise en scène, permis par un budget qu’on devine conséquent, une production s’étalant sur 39 mois et une équipe de 350 personnes.

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Des conditions parfaites pour que Chabat étale sa passion des intermèdes digressifs – la séquence psychédélique pour les tout-petits ou l’échappé onirique de la druidesse Apothika du troisième épisode – ou son goût du détail qui tue.

5) L’art de jouer collectif !

Outre l’amitié qui les unissait, la tendresse émanant des albums de Goscinny et Uderzo venait des proches et invités qu’ils incrustaient dans leurs pages. À l’image de Pierre Tchernia, présent dans cinq albums du duo. Chabat (qui joue Astérix) a reproduit cela avec le casting de voix du « Combat des chefs » : Gilles Lellouche en Obélix, Géraldine Nakache en Bonemine, Gérard Darmon en Toutetobofix, Alexandre Astier en Ordralfabétix…

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Évidemment, il y a un côté « grande famille du cinéma français » qui pourra agacer, mais ce générique fonctionne parfaitement. Mention spéciale à Thierry Lhermitte, impeccable Panoramix.

6) Des références politiques subtiles

René Goscinny aimait moquer les institutions politiques de son temps, en caricaturant les Parlements et systèmes de gouvernance romains. Débats politiques, bureaucratie et intrigues de cour étaient tournés en dérision. « Avec Goscinny, il y a toujours un discours sur la société, note Alain Chabat dans le dossier de presse de sa série. En l’occurrence dans Le Combat des chefs, sur une période de l’histoire française, la collaboration. Mais c’est très léger et cela ne vient jamais prendre le pas sur le divertissement. »

Rival du chef Abraracourcix, Aplusbégalix (Grégory Gadebois) incarne cette Franc… (pardon, cette Gaule) prête à pactiser avec l’occupant romain si ça l’arrange. « Que se passe-t-il quand le chef n’est plus chef ? Et quand tout le monde veut être chef à sa place ? », interroge Chabat. Réponse lors des prochaines présidentielles.

***

« Astérix & Obélix. Le Combat des chefs ». Sur Netflix à partir du 30 avril.


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