Le Liban a adopté samedi un projet de loi pour restructurer son secteur bancaire, conformément aux exigences des institutions internationales ayant promis des aides au pays qui traverse une crise économique sans précédent depuis 2019.
« C’est la première fois qu’un gouvernement approuve un projet de loi de ce type », a déclaré le ministre de l’Information, Paul Morcos, à l’issue d’une réunion du Conseil des ministres. Le texte sur la réforme et la restructuration du secteur bancaire est « réclamé par les juristes ainsi que par les institutions internationales soucieuses d’apporter leur aide au Liban », a-t-il ajouté. Le texte doit à présent être soumis au Parlement pour un vote en plénière.
Respecter les conditions du FMI pour obtenir des aides
La communauté internationale réclame depuis longtemps que le Liban mette en œuvre des réformes pour débloquer des milliards de dollars d’aide et relancer son économie, après la crise financière de 2019, imputée à la gabegie et la corruption. En février, le Fonds monétaire international (FMI) avait indiqué être ouvert à un nouvel accord de prêt avec le Liban après des discussions avec son nouveau ministre des Finances, Yassine Jaber. Une rencontre entre des responsables libanais, notamment le gouverneur de la Banque du Liban Karim Souaid et des représentants du FMI est prévue durant les réunions de printemps organisées par le Fonds avec la Banque mondiale à Washington fin avril.
« En l’espace de quelques semaines seulement, c’est-à-dire depuis l’adoption du projet de loi sur la levée du secret bancaire, nous avons accompli une série de réformes nécessaires au Liban », a indiqué Paul Morcos, estimant que ces réformes étaient « en adéquation avec les exigences de l’accord avec le FMI ». « Les deux projets de loi bancaires adoptés par le gouvernement libanais témoignent de l’engagement du gouvernement en faveur des réformes et du renforcement de l’État », a salué sur X le bureau de la coordinatrice spéciale des Nations unies pour le Liban (UNSCOL). « Cette dynamique positive doit se poursuivre au Parlement et, bien sûr, dans la pratique », a-t-il poursuivi. Selon Paul Morcos, « une troisième étape suivra ces deux mesures dans un avenir proche : l’élaboration d’un projet de loi visant à traiter le déficit financier ».
L’ex-gouverneur de la Banque du Liban accusé de vol
La justice libanaise a accusé mardi dernier l’ancien gouverneur de la Banque du Liban, Riad Salamé, d’avoir « détourné » 44 millions de dollars des caisses de l’institution, a indiqué une source judiciaire à l’AFP. L’ex-gouverneur de la Banque centrale avait été arrêté en septembre et accusé de détournement massif de fonds publics dans le pays qui a connu un effondrement économique sans précédent.
(Avec AFP)
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