« Je ne sais pas ce que je vais faire ce week-end, mais y’aura des Mexicaines ». Il avait l’art de la punchline (ici dans La League) mi-agressive mi-mélancolique susceptible d’enflammer les réseaux, et de transformer une irrésistible trend en énorme succès discographique. Le rappeur Werenoi, décédé à l’âge de 31 ans, avait réussi l’exploit de se propulser numéro un des ventes d’albums en France en 2023 (avec Carré) et en 2024 (avec Pyramide) devant toutes les stars françaises et internationales les plus en vue, de Zaho de Sagazan à Billie Eilish.
Son dernier album Diamant noir, sorti en avril, était lui aussi promis au triomphe. C’est le producteur du discret rappeur qui a annoncé hier sur X la mort de Jérémy Bana Owona, de son vrai nom, d’un déchirant « Repose en paix mon frère, je t’aime ! » Les circonstances de son décès n’ont pas été communiquées même si plusieurs informations circulaient depuis vendredi autour d’un état de santé dégradé par des problèmes cardiovasculaires.
Originaire de Montreuil (Seine-Saint-Denis) et issu d’une famille camerounaise, l’artiste avait choisi son mystérieux pseudo au moment d’ouvrir son compte Instagram (697.000 followers) en 2015. « Werenoi, c’est comme ça qu’on se salue entre nous, comme “Oui mon pote”, confiait-il récemment au Parisien. Ce n’est pas un message [lié à la couleur de peau], ce n’est pas du tout communautaire. »
Réputé aussi bosseur qu’énigmatique et taiseux, Werenoi cultivait un rap à la fois mainstream et personnel, filtré à l’autotune et dopé aux codes classiques du genre (gangs, filles et super voitures). Relativement méconnu du grand public malgré son impressionnant succès, il était aussi bien capable de faire monter sur scène Pascal Obispo (au Zénith en 2023) que de convier pour des feats (pour « featuring », des collaborations entre rappeurs) des poids lourds de la galaxie rap comme Aya Nakamura ou Ninho.
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Service Culture