Suspendue puis blâmée pour avoir organisé une minute de silence en hommage aux victimes de Gaza, une professeure d’un lycée de Sens, dans l’Yonne, cristallise les tensions entre neutralité scolaire et engagement personnel. Un geste marginal, mais symbolique, qui divise les enseignants jusque dans son établissement.
Une jeune enseignante de physique-chimie du lycée Janot-Curie de Sens, dans l’Yonne, a été suspendue le 31 mars pour avoir organisé dans sa classe une minute de silence en hommage aux victimes du conflit dans la bande de Gaza. Une procédure disciplinaire avait été engagée à son encontre. La trentenaire réintégrée dans son établissement ce vendredi 6 juin – mais qui s’est aussitôt mise en arrêt maladie – n’a finalement écopé que d’une « sanction du premier groupe », un blâme, a indiqué la rectrice de l’académie de Dijon, Mathilde Gollety, soit la sanction la plus légère dans la fonction publique.
Selon nos informations, il y a bien eu quelques minutes de silence organisées par des professeurs pour soutenir les victimes du conflit dans l’enclave palestinienne. Mais le phénomène semble très marginal – le ministère de l’Éducation nationale assure ne pas en avoir eu vent – même si certains le revendiquent tout de même sur les réseaux sociaux. Un enseignant en a organisé une, discrètement, dans son lycée de Lyon, la semaine dernière « pour accompagner des élèves, bouleversés par la situation à Gaza. Et aussi en soutien à notre collègue injustement sanctionnée pour cette raison », confie-t-il à Marianne.