Du « Liberation Day » à la capitulation. Ainsi va le monde de Donald Trump : du grand baratin au grand n’importe quoi. La semaine qui s’achève a été marquée par la tempête provoquée par l’offensive du président américain sur les droits de douane… avant l’annonce d’un moratoire de quatre-vingt-dix jours sur leur application. De quoi rendre fous les économistes et les dirigeants politiques les plus aguerris !
La versatilité de Trump pourrait prêter à sourire si elle ne paralysait pas l’économie du monde entier et n’engendrait pas une inquiétante volatilité des Bourses. Ainsi, en France, Bercy a abaissé à 0,7 % la prévision de croissance pour 2025 au lieu de 0,9 %.
En transformant le Bureau ovale en table de poker, Trump érige le bluff en mode de gouvernance et le caprice comme ligne de conduite. Ses outrances verbales contrastent singulièrement avec les sages conseils prodigués par un de ses illustres prédécesseurs, Abraham Lincoln, pour qui « mieux vaut rester silencieux et passer pour un imbécile que parler et n’en laisser aucun doute ».
Les incroyables volte-face du leader républicain font de lui un personnage digne des héros de Martin Scorsese. Comment ne pas songer, à la vue de
ses fulminations et de ses décisions hasardeuses, aux titres des films du grand réalisateur : Casino, Les Affranchis et, bien sûr, Le Loup de Wall Street ? Donald Trump est en effet soupçonné par des élus démocrates d’avoir commis un délit d’initié grâce à ses annonces contradictoires et successives. En tout cas, il met les nerfs à vif de tous et transforme la vie économique en une grotesque valse des pantins ! Hélas, ce tournis permanent n’est pas terminé.
Un cas concret suffit pour éclairer le problème : l’iPhone.
Les excès de Trump offrent en tout cas une leçon édifiante à tous les défenseurs du protectionnisme. Les responsables politiques français qui vantent cette fermeture des frontières à grand renfort de discours populistes depuis tant d’années sont plus mesurés devant les conséquences dévastatrices de la politique trumpiste.
Le « protectionnisme intelligent » prôné par Marine Le Pen ou le « protectionnisme solidaire » défendu par Jean-Luc Mélenchon sont en décalage avec la réalité d’une interdépendance des économies. Certes, une régulation de cette mondialisation s’impose. Mais faire fi du libre-échange, c’est accepter que l’éléphant trumpien brise la porcelaine de Limoges !
Un cas concret suffit pour éclairer le problème : l’iPhone, symbole américain par excellence, est un produit « made in monde », huit pays au minimum intervenant dans sa fabrication dont la Chine… Face à des consommateurs et à des salariés victimes des dérives d’un protectionnisme dogmatique, il sera alors difficile aux partis souverainistes de l’Hexagone de se dédouaner de leurs responsabilités.
Lors des prochaines élections, leurs leaders pourraient connaître un déficit de popularité et apparaître… d’un commerce fort peu agréable aux yeux de citoyens floués par la rhétorique de démagogues uniquement soucieux de faire prospérer leur boutique politique.
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