Malgré l’annulation de la présidentielle en décembre 2024, en raison de soupçons d’ingérence russe, l’extrême droite reste parmi les favoris du nouveau scrutin, dont le premier tour aura lieu ce 4 mai. Reportage.
Longue poignée de main ferme et regard noir appuyé, George Simion sait en imposer. Pourtant, au siège de son parti d’extrême droite, Alliance pour l’unité des Roumains (AUR), et sous l’égide de figures du pays et de l’église orthodoxe peint sur la façade de l’immeuble, le trentenaire souhaite lisser son image. Après tout, si les sondages se confirment, il pourrait devenir le 18 mai, jour du second tour de l’élection, le prochain président.
On le dit prorusse ? « Ce sont nos ennemis, martèle-t-il. Nos grands-mères ont été violées par leurs soldats. » Antieuropéen ? « Pas du tout ! La Roumanie doit faire partie de l’Union européenne mais pas dans son fonctionnement actuel. Les Roumains ne sont pas des Européens de seconde classe. Ils doivent être respectés et n’ont pas besoin de grand frère comme peut l’être Macron. » Des volontés expansionnistes sur les territoires d’Ukraine du Sud et de Moldavie afin de revenir à la « Grande Roumanie » ? « Aucune sur l’Ukraine, même si Zelensky se comporte mal avec l’Église orthodoxe roumaine et les roumanophones de son pays. En revanche, je souhaite rattacher la Moldavie, mais par un référendum… De la même manière, je souhaite restaurer la monarchie. »