Lors de son escale à Marseille pour son Talent Connect Tour 2025, le réseau social professionnel LinkedIn a battu en brèche quelques idées reçues. « Près de 75 % de nos membres sont basés en dehors de l’Ile-de-France et 5 millions sont des professionnels de terrain – soit des professionnels occupant des postes peu ou pas qualifiés », indique ainsi Marc Coudray, directeur de comptes chez LinkedIn, qui rappelle que la raison d’être du réseau est « de créer des opportunités économiques pour chaque membre de la population active ». Sur les plus de 30 millions de membres en France, la région Provence-Alpes-Côte d’Azur (Paca) en rassemble 1,7 million, soit une hausse de 15 % par rapport à l’an passé. Une année marquée aussi par le « tsunami » de l’intelligence artificielle (IA) générative. Mais pas question de céder à l’inquiétude. Au contraire, « nous incitons nos clients à être optimistes sur le sujet », lance Marc Coudray. D’autant que les compétences sont là, et la prise de conscience est manifestement au rendez-vous.
Amélie Laurent, responsable des ventes, note « une forte progression des métiers qui demandent des soft skills », signe d’une complémentarité. À Marseille, le métier de responsable HSE (hygiène, sécurité, environnement) arrive ainsi en tête de classement, illustrant une autre tendance du marché du travail analysée par LinkedIn, celle du « verdissement de l’économie ». « Nous observons une augmentation des talents verts sur la plateforme, et 11 % des offres d’emploi requièrent de telles compétences », poursuit Marc Coudray.
Libérer les recruteurs des tâches chronophages
Sur l’intelligence artificielle, il cite cet autre chiffre encourageant : « 82 % des membres de LinkedIn exercent des métiers qui peuvent tirer parti de l’IA générative. » À la clé, , des métiers transformés, plus créatifs, et des outils précieux pour les recruteurs. Directeur de comptes chez LinkedIn, Nacim Hocine Bey le mesure : « Entre le sourcing, le tri des CV, l’envoi de messages, les relances, un chargé de recrutement consacre en moyenne 20 heures, soit environ deux jours et demi par semaine, à ces tâches très chronophages. »
« L’IA a permis de rationaliser, d’aller plus vite sur des tâches qui n’ont pas de valeur ajoutée, on ne peut pas passer outre, l’entreprise qui le ferait prendrait un retard conséquent », estime de son côté Yann Etienne, directeur régional chez Crit France, groupe spécialisé dans l’emploi intérimaire, précisant qu’« un équilibre doit être trouvé entre l’IA et la partie humaine de la relation créée avec le candidat ». « Les nouvelles générations ont des attentes un peu différentes, constate-t-il. Pour attirer les talents, il nous faut être créatifs dans les annonces, transparents et apporter une vraie vision d’un plan de carrière. Dans les métiers les plus techniques, nous utilisons la réalité virtuelle pour donner à voir, avec un casque, le futur environnement de travail. Cette approche permet de lutter contre le turn-over. »
« L’IA est aussi un sujet pour les candidats »
LinkedIn dispose d’une technologie IA alimentée par son vaste set de données : chaque minute, près de 18.000 connexions sont établies sur la plateforme, 11 000 personnes postulent à des offres d’emploi,7 embauches sont réalisées et environ 138 heures de contenus de formation sont consommés. Les premières fonctionnalités intelligentes, associées aux recommandations de profils et aux messages, font leur preuve. « Un chargé de recrutement qui utilise l’IA dès le début sur nos solutions va avoir plus un plus grand taux de réponse », assure Nacim Hocine Bey. « L’objectif, poursuit-il, est de redonner du temps aux chargés de recrutement pour se former, mener les entretiens candidats, valider les compétences, avancer sur ce qui les intéresse le plus dans le métier. »
« L’IA est un sujet aussi pour les candidats », ajoute Yann Etienne. Lors d’un récent entretien pour recruter un chargé d’affaires, un candidat a ainsi préparé une étude de marché. « Il connaissait l’ensemble de nos concurrents, toutes les entreprises qui recrutent, raconte le directeur régional de Crit. Il est arrivé avec un powerpoint réalisé grâce à l’IA générative, en proposant une approche différenciante, c’était un très bon profil. » Un candidat qui, une fois intégré, pourra aussi transmettre ses compétences si l’on suit une autre grande tendance du marché du travail observée par LinkedIn : l’intergénérationnel. « Nous sommes dans une ère où quatre générations travaillent ensemble, c’est quelque chose d’unique et autant d’opportunités », affirme Marc Coudray. L’un de ses clients a d’ailleurs mis en place avec succès un « mentorat inversé » sur l’IA. Une piste parmi d’autres pour amorcer cette révolution numérique. Sans surprise, l’ingénieur.e en IA figure dans le top 25 du classement des métiers en plus forte croissance.
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