En une décennie, la méthanisation s’est hissée au rang de levier clé de la transition énergétique en Hauts-de-France. Au 31 décembre 2024, on dénombre 159 unités agricoles en activité, dont 90 injectent du biométhane dans les réseaux. Un record régional qui représente 14 % des installations françaises, alors que le territoire régional ne couvre que 5,8 % du pays.
« Il y a dix ans, il n’y avait rien. Le mouvement de 3e révolution industrielle, lancé en 2013, a clairement changé la donne », observe Frédéric Motte, président de la Mission Rev3 et conseiller régional. « Nous avons commencé avec les agriculteurs : pour eux, c’était un levier économique et une réponse aux obligations environnementales. »
Mais le conseil régional a mis la barre haute. Le SRADDET régional fixe un objectif de 32 % d’énergies renouvelables dans la consommation finale à horizon 2030, contre seulement 9 à 10 % aujourd’hui. Pour y parvenir, la Région a investi près de 40 millions d’euros via les fonds FEDER entre 2015 et 2023, ce qui a permis de faire émerger une cinquantaine de projets, pour un total de 250 millions d’euros d’investissement. Ce soutien se poursuit désormais dans le cadre du nouveau programme FEDER FSE+ 2021-2027, mais les aides sont désormais réservées aux projets très innovants (ex. : valorisation du CO₂, intégration d’hydrogène, méthanation, pyrogazéification, etc.). Pour les projets plus classiques, la Région privilégie des outils financiers (comme la prise de participation via la SEM Energies Hauts-de-France) plutôt que des subventions directes.