À 102 ans, Albert Corrieri réclame réparation pour sa réquisition, en 1943, par le régime de Vichy au titre du Service du travail obligatoire (STO) en Allemagne. Le tribunal administratif vient de rejeter sa requête. Mais le Marseillais n’entend pas en rester là.
Le 25 février, à l’occasion de l’audience programmée au tribunal administratif de Marseille, les soutiens d’Albert Corrieri se comptaient par dizaines, venus appuyer la démarche de celui, étonnamment alerte, qui se présente comme un « oublié de l’histoire » parlant « au nom de ces jeunes Français qui ont été contraints, sous la menace, de travailler en Allemagne nazie ».
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C’est dire, à l’annonce de la décision des juges ayant statué sur l’affaire, l’ampleur de la déception chez ces militants associatifs, historiens et professeurs présents au tribunal et touchés par le destin de ce vieux témoin de la Seconde Guerre mondiale. Des années ponctuées d’incommensurables drames, dont Albert Corrieri, un des quatre derniers survivants du STO, garde les stigmates dans son corps depuis une grave blessure provoquée par un bombardement sur l’usine allemande où il trimait, mais aussi dans son esprit, où les cris de ses « copains morts dans les flammes » le hantent encore.