Le conseiller spécial du Président Trump, nommé en janvier dernier à la tête du “DOGE” (l’agence chargée de tailler dans les dépenses publiques américaines) avait promis 2 000 milliards de coupes budgétaires. Trois mois plus tard, plusieurs analystes estiment que le vrai montant des économies confirmées est beaucoup plus faible : 16,6 milliards de dollars seulement. Soit 0,8 % du montant initialement annoncé. Un fiasco ?
Elon Musk a-t-il lu Les Fables de la Fontaine ? Sans lui faire insulte, on peut imaginer qu’il ignore jusqu’à l’existence du grand homme (né en 1621, mort en 1695) et, par voie de conséquence, n’a pas pu retenir (quel dommage !) les leçons d’humilité par le poète brillamment énoncées dans La grenouille qui se veut faire aussi grosse que le bœuf.
Particulièrement fort en bouche, le natif de Pretoria (devenu citoyen canadien en 1989 et citoyen américain en 2002) n’a cessé de se prendre pour un bœuf du Kentucky depuis la création, par décret présidentiel signé le 20 janvier 2025, du fameux DOGE – pour « Department of Government Efficiency ». Rappelons que cette agence a reçu pour mission de « simplifier et rationaliser les processus gouvernementaux » et de « détecter et éliminer les fraudes et les gaspillages dans les dépenses publiques ». Autrement dit : un travail de longue haleine. Louable sans doute. Mais demandant mesure, réflexion stratégique au cordeau, et sang froid de chaque instant. Tout l’inverse de ce qu’incarne publiquement le si disruptif et pressé fondateur (ou cofondateur) de Tesla, SpaceX et Neuralink.