La réplique chinoise aux droits de douane annoncés par Donald Trump a fait plonger l’ensemble des Bourses ce vendredi. L’indice vedette de la Bourse de Paris a ainsi effacé tous ses gains depuis le 1er janvier. Tandis que Londres et Francfort finissaient la journée à -4,95%, le CAC 40 dégringolait de 4,26 %, pour s’établir à 7 274,95 points. ArcelorMittal chutait de 8,33 % à Paris, Saint-Gobain de 7,74 %, Schneider Electric de 6,66 %, Airbus de 7,04 %, Thalès de 5,74 % et TotalEnergies de 6,24 %.
Les banques dévissaient également de façon spectaculaire : Société Générale perdait 10,45 %, BNP Paribas 6,82 %. « Les banques étaient le segment de marché qui avait le mieux performé en Europe notamment depuis le début de l’année. En vertu de cette gravité qui se rappelle aux marchés d’actions, naturellement, c’est ce qui a monté le plus qui baisse le plus dans ce mouvement de correction », commente Vincent Juvyns, membre de l’équipe stratégie de JPMorgan AM.
Wall Streetchute après le discours du président de la Fed
La Bourse de New York a chuté après que le président de la banque centrale américaine, Jay Powell, a déclaré vendredi que les droits de douane mis en place par Donald Trump risquaient de se traduire par moins de croissance, plus d’inflation et plus de chômage aux États-Unis.
Vers 17 h 40, le Dow Jones perdait 3,63%, l’indice Nasdaq lâchait 4,30% et l’indice élargi S&P 500 cédait 4,01%, après avoir brièvement plongé de plus de 5%.
La veille, l’indice Nasdaq avait connu sa pire séance depuis mars 2020 (-5,97%), et l’indice élargi S&P 500 sa plus forte baisse en clôture depuis juin 2020 (-4,84%).
« Les mesures de rétorsion de la Chine annoncent le début d’une escalade » entre les deux géants économiques de la planète et c’est tout « ce que le marché craint », commente Alexandre Baradez, responsable de l’analyse marchés à IG France.
Un tournant dans l’histoire du commerce mondial
« Une grande incertitude règne parmi de nombreux acteurs de marché quant à l’évolution future de la politique commerciale extérieure des États-Unis. Les investisseurs tirent désormais la sonnette d’alarme, notamment dans les secteurs et entreprises fortement sensibles à la conjoncture », commente Andreas Lipkow, analyste indépendant.
« Le 2 avril restera comme un tournant dans l’histoire du commerce mondial. Les annonces de Donald Trump ont déclenché une onde de choc : marchés en tension, inflation relancée, partenaires commerciaux sur la défensive », a commenté John Plassard, spécialiste de l’investissement pour Mirabaud.
Sur les marchés, les investisseurs se ruent vers les valeurs refuge, notamment le marché de la dette, qui leur garantit un rendement. Les emprunts souverains se détendent très nettement, signe de l’appétit des investisseurs.
Pétrole et cuivre plongent
Les cours du pétrole plongent : vers 13 h 30 à Paris, le prix du baril de Brent de la mer du Nord chutait de 6,78 % à 65,38 dollars et le baril de West Texas Intermediate, référence américaine s’enfonçait de 7,29 % à 62,07 dollars.
A la Bourse des métaux de Londres, une tonne de cuivre coûtait 8 975 dollars, en chute de près de 4,1 % par rapport à la clôture de la veille, après avoir brièvement reculé de 5,1 % à 8 890,50 dollars, sa plus forte baisse en séance depuis juillet 2022.
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