À la veille d’un match entre le Real Madrid et le Rayo Vallecano dimanche où il devrait figurer au moins sur le banc en raison des blessures, Etienne Eto’o, fils de Samuel Eto’o, s’est confié dans une interview pour le journal AS. A 22 ans, l’attaquant d’un mètre 90 est le meilleur buteur de la réserve du club madrilène et compte déjà deux entrées avec l’équipe première (1 en Liga, 1 en Copa). Chouchou du vestiaire, il raconte son lien avec son père et la difficulté de porter un tel nom.
Malgré son nom, celui qui a représenté le Cameroun U20 en sélection, raconte avoir galéré pour devenir joueur professionnel: “Les gens ne se rendent pas compte à quel point il est difficile d’être footballeur, parce que les récompenses sont très positives. La route est très dure, j’ai dû aller dans de nombreux endroits où je n’ai pas réussi. Parfois à cause de choses qui ne dépendaient pas de moi et parfois parce que je n’étais pas à la hauteur. Il y a eu de nombreux voyages avec ma mère, Marián, dans des stades dont je ne sais même pas où ils se trouvaient.”
“C’est difficile quand on est petit”
Dans l’entretien, Etienne Eto’o, qui floque E. Eto’o sur son maillot, parle assez peu de son père. “Mon père, Samuel, était footballeur et, d’une certaine manière, cela vous conditionne dès le plus jeune âge parce que c’est ce que vous avez à la maison. J’ai vite compris”, explique-t-il sur sa vocation.
“Mon père était mon idole. Je n’ai jamais eu de posters d’autres joueurs, de peur de me faire engueuler (rires). Sur le terrain, je lui ressemble beaucoup, car c’était aussi un battant, un affamé… J’essaie de le montrer à ma façon”, poursuit-il. Il reconnaît pour autant que c’est “compliqué” de porter le nom d’Eto’o quand on rêve d’être joueur professionnel: “Je suis le fils d’un footballeur hors du commun. L’un des plus grands à son poste. C’est difficile quand on est petit parce qu’on n’est pas mûr, mais avec l’aide de ma mère et de mes grands-parents, je l’ai naturalisé. Aujourd’hui, je ne me pose pas la question de savoir si je suis le fils de, j’en suis simplement fier.”
Sa mère est souvent présente en tribunes
Il explique aujourd’hui que son père s’implique surtout sur “l’aspect mental” de sa carrière: “Dernièrement, il m’a dit qu’il voyait une amélioration, qu’il pensait que j’étais prêt à faire le saut (dans l’équipe première, ndlr). Il insiste sur le fait que je dois écouter tout ce que l’entraîneur me dit, que je dois apprendre de mes coéquipiers…” Curieusement, c’est sa mère qu’il juge la plus impliquée sur le football: “Elle est plus agressive et commence à dire: ‘Pourquoi tu n’as pas attrapé le ballon?’, ‘Pourquoi tu t’es plaint à l’arbitre?'”
Sa mère est d’ailleurs très souvent présente en tribunes pour le soutenir: “Elle a assisté à tous les matches, sauf à celui où j’ai fait mes débuts (rires). Les choses de la vie. Ce jour-là, je leur ai dit de ne pas venir pour voir si, par hasard, je faisais mes débuts…”