En battant le PSG fin avril en Ligue 1 (1-3), l’OGC Nice a privé le club de la capitale d’un record d’invincibilité en championnat et d’une saison complète sans défaite. Et l’un des buts niçois n’a pas été dû au hasard, comme l’a expliqué Kevin Jeffries, data analyst au Gym, invité de RMC Mercato ce jeudi.
Quand les statistiques ont une influence directe sur le terrain. Depuis déjà plusieurs années, bon nombre de clubs professionnels font appel à des “data analysts” pour améliorer le jeu de leur équipe et analyser celui de l’adversaire. C’est le cas de l’OGC Nice qui a recruté Kevin Jeffries en 2021.
Invité de RMC Mercato ce jeudi, l’ancien journaliste et analyste chez le statisticien Opta a décrit son métier de l’ombre, inconnu du grand public. Parmi ses nombreuses missions – comme les échanges avec les recruteurs, les analystes vidéos ou le staff de Franck Haise – Kevin Jeffries s’est attardé sur l’étude minutieuse des adversaires. “Le but est de déceler leurs habitudes, qu’elles soient positives ou négatives”, a-t-il expliqué.
João Neves, cible prioritaire
Pour illustrer son propos, le data analyst a pris l’exemple de la rencontre de Ligue 1 fin avril au Parc des Princes contre le Paris Saint-Germain, premier revers parisien de la saison en championnat (1-3). Dans son rapport d’avant match, il avait ciblé les forces et les faiblesses de club de la capitale sur coups de pieds arrêtés.
Grâce à l’analyse statistique, Kevin Jeffries a pu présenter au staff de l’équipe première les principaux frappeurs, les joueurs les plus touchés, le nombre de buts sur corner, les Expected goals, le nombre de joueurs qui montent, etc. Selon lui, le PSG “joue souvent à deux” offensivement et est “plus dangereux vers le premier poteau”.
Il a notamment identifié une force offensive des Parisiens sur corners: João Neves. “On ne pense pas forcément à lui quand il s’agit du plus touché sur les corners. Mais pourtant, quand on regarde, en vidéo notamment, on voit qu’il plonge beaucoup au premier poteau”, a-t-il assuré.
Et le spécialiste a vu juste. À la 25e minute, c’est bien le petit Portugais qui a failli ouvrir le score dans cette position. Une frappe bien repoussée par Marcin Bulka, héroïque ce soir-là.
Une faiblesse vers le point de pénalty
Quant à l’aspect défensif, Kevin Jeffries a dit “essayer de trouver les failles à exploiter”. “On sait que paris, sur coups de pieds arrêtés, c’est compliqué, a-t-il rappelé. Ils se sont améliorés pour le coup, car contre Arsenal ils ont bien fait le job. Mais on a marqué sur corner avec Youssouf Ndayishimiye sur une zone qu’on pouvait cibler. Cela confirme ce qu’on voit ou ce qu’on imagine.”
Là encore, dans le rapport d’avant match, le Niçois avait noté que le PSG défendait sur corner avec “des bloqueurs et cinq ou six joueurs en zone autour des six mètres”, en précisant qu’il “concède surtout entre le premier poteau et le point de pénalty”. Ce qui sera bien chose faite par le défenseur du Gym.
Une faille que pourrait exploiter l’Inter ce samedi en finale de la Ligue des champions. D’autant plus que les Nerazzurri sont l’équipe qui marque le plus sur coups de pieds arrêtés toutes compétitions confondues dans les cinq plus grands championnats européens avec 42 buts, dont 20 sur corners.