Dans un entretien à Challenges, l’ancien président de l’OM Jacques-Henri Eyraud dévoile un panel d’idées fortes pour sortir le football français de la crise.
“L’amour de la tradition a créé le championnat le plus inégalitaire d’Europe, avec un seul club qui représente 34 % de son chiffre d’affaires.” Pour Jacques-Henri Eyraud, le constat est sans appel : au-delà du fait que le PSG tue le suspense chaque saison en Ligue 1, le football français va mal et est victime de son inertie. Il doit faire sa révolution. Il faut “innover de façon radicale en matière de produits”, confirme l’ancien président de l’Olympique de Marseille (2016-2022), interrogé samedi par Challenges. Jacques-Henri Eyraud a donc réfléchi à des propositions pour sortir le foot français de la crise.
“Deux licences à des clubs parisiens”
Pour lui, cela passe pour une nouvelle formule du championnat, “un championnat de l’élite”, selon ses termes. Cette ligue fermée engendrerait “une plus grande solidarité entre les clubs” selon “JHE”. Plus précisément, le dirigeant de 56 ans suggère une ligue professionnelle à 16 clubs.
“Ceux-ci auraient une licence club reposant sur des critères objectifs (taille du marché et de la population locale, performance sportive en Ligue 1 depuis 20 ans, communauté de supporters, audience TV et qualités d’infrastructures). J’octroie deux licences à des clubs parisiens, pourquoi ? Dans le sport, la notion de rivalité sportive locale est au cœur de l’intérêt du supporter.”
Une sorte de “wild card” serait attribuée au champion et au vice-champion de Ligue 2, lesquels évolueraient dans l’élite mais avec les montants des droits TV de L2. “Ils auront des ressources supplémentaires sur la billetterie, le marketing et les revenus commerciaux”, précise Eyraud.
Des playoffs pour plus de suspense
La compétition se terminerait par des playoffs dans le même modèle que les sports américains. “C’est le moment d’introduire ce type d’innovation. Ce système permet d’avoir plus de champions différents, plus d’incertitude, donc plus d’intérêt”, poursuit-il rappelant la domination sans partage du PSG sur le foot français de ces 20 dernières années.
Sur le plan économique, un salary cap serait mis en place. Les licences et leurs éventuelles cessions rapporteraient beaucoup d’argent à la FFF et au monde amateur. Enfin, toujours sur le modèle économique, Jacques-Henri Eyraud conclut : “Chacun des participants recevrait le même montant de droits TV domestiques. C’est une manière d’arriver enfin à une vraie solidarité entre les acteurs, et cela permettrait d’avoir un alignement d’intérêts plus fort que ce qu’on connaît aujourd’hui.”