Le Paris FC se déplace à Laval ce samedi (14h) pour le compte de la 27e journée de Ligue 2. Lancés à fond dans le sprint final, les Parisiens sont très bien placés puisqu’ils sont deuxièmes avec 52 points comme le leader lorientais. L’entraîneur du PFC aborde les huit derniers matches de L2 avec ambition mais surtout humilité. Le coach de 50 ans, éternel adjoint il y a encore quelques mois, est en train de réussir le pari du PFC pour sa toute première expérience de numéro un: enfin apercevoir la Ligue 1.
“Je suis un privilégié. Vivre de sa passion n’a pas de prix. La majorité des gens vont au travail tous les matins, certains avec la boule au ventre. Moi j’ai la chance de faire un métier que j’aime, que je ne considère même pas comme un métier”, s’excuse presque Stéphane Gilli. Le plaisir et la simplicité du coach parisien ne sont pas feints. C’est ce qui fait sa force au Paris FC et son président Pierre Ferracci s’en félicite. “C’est un type très attachant, vraiment remarquable dans les relations humaines, pas seulement avec les joueurs mais avec tout le monde, du jardinier jusqu’au président. Un type formidable mais je ne vais pas trop en dire car cela le gênerait, il est assez modeste”.
C’est vrai. Gilli “préfère qu’on parle du Paris FC” plutôt que de lui. Pourtant, force est de constater que le parcours de son équipe, 2 points par match depuis le début de saison, deuxième de L2 à égalité de points avec le leader lorientais, donne du crédit au Nîmois, qui vit sa toute première expérience d’entraîneur principal à 50 ans.
De Grenoble à la Bosnie, il est l’adjoint de Mecha Bazdarevic pendant quinze ans
Stéphane Gilli est sur le banc du Paris FC depuis le 1er juillet 2023. Avant cela, il était un adjoint fidèle et réputé compétent. Il a notamment accompagné Mecha Bazdarevic pendant quinze ans, de Grenoble au Paris FC justement, en passant par la sélection de Bosnie-Herzégovine et Sochaux. “L’envie d’être numéro un est venue peut-être au moment de la fin de parcours de Mecha au PFC (fin 2019). A ce moment-là, deux ou trois fois, on m’a proposé des challenges mais je n’avais pas les diplômes requis. Puis avec l’expérience, je me suis dit pourquoi pas mais sans aucun plan de carrière”.
Pierre Ferracci avait remarqué à cette époque que l’adjoint Gilli avait ce petit truc en plus. “Je gardais un œil sur lui, on a attendu qu’il ait le diplôme. Sur le terrain, il a des idées très claires, mélange de possession et de transition. Il s’adapte à l’effectif et est très impliqué dans le recrutement. Il a aussi l’intelligence de comprendre les enjeux économiques, ce n’est pas le cas de tous les entraîneurs. J’aime sa capacité à se remettre en cause. Au club, on a tous le sentiment qu’on va monter en Ligue 1 avec lui”.
Gilli a installé le Paris FC dans le top 3 de Ligue 2 depuis un an et demi
Après 71 matches dirigés sur le banc du Paris FC, Stéphane Gilli n’a aucune intention de s’enflammer et veut garder les pieds sur terre. “Dans le foot, ça va vite. Je ne me prends pas la tête. L’an dernier (en 2023/2024), on avait eu un début de saison catastrophique, 10 premières journées très difficiles et dans d’autres clubs, je n’aurais peut-être pas résisté. Mais depuis, on est dans le top 2-3 de la Ligue 2 sans discontinuer. C’est un travail de longue haleine. Je suis content de ce qui se passe au club. Je veux prendre du plaisir en voyant jouer mon équipe”.
Le coach en prend beaucoup, notamment après la victoire 3-2 de ses hommes le week-end dernier contre le leader Lorient. Son capitaine, le défenseur Timothée Kolodziejczak, a vite été convaincu par le tacticien. “Être adjoint pendant longtemps l’a bien formé je pense. Tactiquement, il démontre beaucoup de choses intéressantes. En termes de vision du foot, il n’a rien à envier à certains grands coaches que j’ai connu”. A savoir Claude Puel, Jorge Sampaoli ou Unai Emery entre Nice et Séville notamment.
“On fait ce métier pour aller le plus haut possible”
Le vestiaire parisien, et donc Kolodziejczak, apprécie aussi Gilli humainement. “Le coach est top avec les mecs. Parfois, on n’est pas d’accord, mais il est toujours juste et tout se passe dans le respect. Ça fait du bien d’avoir quelqu’un comme ça”. Un passionné de foot qui n’a pas envie de parler de Ligue 1 pour le moment. “Si on enchaîne quatre défaites de suite, on ne parlerait pas de ça. Bon… ça n’arrivera pas car je veux des joueurs concernés. Je ne pense pas à la Ligue 1 car je suis un entraîneur en Ligue 2. Après, oui on fait ce métier pour aller le plus haut possible”.
Aujourd’hui, l’entraîneur du Paris FC échange parfois des textos avec Jürgen Klopp, directeur mondial du foot chez Red Bull, actionnaire minoritaire du PFC. Et pourrait donc batailler face à Luis Enrique, Bruno Genesio ou Roberto De Zerbi la saison prochaine. Sans jamais se prendre pour un autre: “Quand j’ai commencé à être adjoint, j’étais déjà très heureux de collaborer avec Silvester Takac, René Girard, Jean Tigana ou bien sûr Mecha Bazdarevic, que des grands entraîneurse.