La surenchère autour de l’accord sur les « terres rares », qui doit être scellé entre l’Ukraine et les États-Unis, a réduit les négociations de paix à une simple transaction commerciale. Bataille de chiffres, invectives, revirements, arrêt de l’aide militaire… Et si finalement, le « big deal » promis par Donald Trump n’était qu’un rideau de fumée qui dissimule d’autres intérêts, alors que Washington est en train de piéger ses alliés européens dans une dépendance stratégique sans précédent.
« Vous n’avez pas les cartes en main ! », répétait Donald Trump le 28 février dans le Bureau ovale, en agitant un doigt accusateur à l’adresse du Volodymyr Zelensky. À peine une heure plus tard, le président ukrainien était sommé de quitter la Maison Blanche sans parapher le contrat d’exploitation des minerais stratégiques ukrainiens en échange de la poursuite du soutien de Washington. Un épisode de plus dans une partie de poker menteur, présentée par l’administration de Trump comme le « Big deal ».
Dès le 4 février, Donald Trump annonce qu’il va négocier avec l’Ukraine l’équivalent de 500 milliards de dollars de « terres rares » en garantie des 350 milliards que les États-Unis auraient versés depuis le début de l’invasion russe en 2022. Un chiffre aussitôt contesté du côté de Kiev, où on estime l’aide reçue à 175 milliards. Pourtant, le président Zelensky n’est pas surpris.