Plus de 20 ans après le lancement du réseau professionnel, l’ambition de départ de LinkedIn n’a pas changé : il s’agit toujours, selon Fabienne Arata, Country Manager de LinkedIn France, d’offrir « des opportunités économiques à chaque membre de la population active mondiale ». L’idée étant pour les utilisateurs de chercher un emploi ou un candidat à l’embauche, d’étoffer un carnet d’adresses, de s’informer sur l’état du marché et des compétences, d’explorer des formations… Le tout en échangeant avec des pairs, des professionnels ou des experts et en s’informant sur la plateforme.
Une connaissance de plus en plus fine du marché
Ce qui a évolué, en revanche, c’est l’échelle : désormais, plus de 30 millions de personnes utilisent le réseau en France et plus d’un milliard dans le monde. D’où une portée et une connaissance toujours plus larges. Ces données dont le réseau dispose (en France, quelque 850 000 entreprises et 14 000 écoles y sont répertoriées tandis que 41 000 compétences y sont normées) permettent à LinkedIn, par le biais d’études, de dresser un tableau, ponctuel et prospectif, du marché de l’emploi, aussi bien pour les candidats et les salariés que pour les spécialistes des ressources humaines (RH) – voire les économistes et les sociologues. « Cette cartographie très dynamique permet aux RH de mieux cibler leurs demandes et de travailler la formation et la mobilité interne, ce qui contribue à renforcer la rétention des salariés. Elle offre aussi des informations sur les bassins d’emplois et les compétences qui s’y trouvent, pour des prises de décisions stratégiques, comme l’implantation d’une usine », décrit Fabienne Arata.
Nouveaux métiers et nouvelles compétences
Dans son dernier classement annuel des 25 métiers ayant le vent en poupe en France, LinkedIn montre que « 70 % sont nouveaux, une proportion plus élevée que nos précédents classements. Les métiers de la tech (intelligence artificielle, data, cybersécurité…) arrivent certes toujours en force, mais une deuxième catégorie, celle des métiers de l’optimisation des performances et de la productivité se distingue également, de même qu’une troisième, qui concerne les activités liées au tourisme », relève Fabienne Arata. Ce qui l’incite à poser plusieurs diagnostics. Alors que les économistes s’alarment d’un recul de la productivité en France, les entreprises semblent s’être emparées du sujet. En outre, les citoyens « envisagent de privilégier une dépense liée à l’expérience et au divertissement », dit-elle. Enfin, « nombre d’activités sont digitalisées et la relation humaine s’en trouve favorisée ».
D’ailleurs, un autre élément ressort des études menées par LinkedIn : les entreprises, ne serait-ce qu’en raison des difficultés de recrutement, privilégient les compétences plutôt que le diplôme ou l’expérience professionnelle. « Une nouvelle stratégie également promue par France Travail qui pratique le recrutement par simulation, ce qui ouvre le vivier de talents et impulse une plus grande diversité intergénérationnelle. En effet, une approche de recrutement axée sur les compétences permettrait de multiplier en moyenne par 9 le vivier de talents des seniors – et même par 10 lorsqu’il s’agit de l’industrie de l’hôtellerie », se félicite Fabienne Arata.
Ces derniers temps, sous l’effet du ralentissement économique, le marché du travail s’est contracté en France, mais il reste toutefois pénurique, observe l’experte de LinkedIn. « L’arrivée de l’IA générative a créé un appel d’air en matière de compétences, encore trop peu nombreuses en France, de même que la lutte contre le dérèglement climatique au sens large pour les compétences vertes. » En outre, enchaîne-t-elle, un autre phénomène participe au fait que « 75 % des professionnels RH estiment actuellement qu’il est plus complexe qu’auparavant de recruter des candidats qualifiés, tandis que seuls 35 % des salariés envisagent de changer d’emploi (- 8 points par rapport à la précédente étude). » D’une part, les salariés sont plus frileux face aux incertitudes économiques et d’autre part, « les entreprises ont investi dans la formation pour favoriser la mobilité interne et retenir ainsi leurs salariés », explique la Country Manager de LinkedIn France. Mais, relativise-t-elle, « alors qu’à la fin 2022, on constatait seulement 2 candidats par offre, aujourd’hui, c’est 4,5. » Des candidats et des recruteurs qui se retrouvent en tout cas forcément sur LinkedIn…
La Tribune Partenaire