Alors que le Royaume-Uni doit dévoiler mercredi ses orientations budgétaires pour les prochaines années, le gouvernement a déjà donné un signal fort. Dans un communiqué publié dimanche, Downing Street annonce que 86 milliards de livres seront mobilisés pour « dynamiser nos secteurs à la croissance la plus rapide, de la technologie et des sciences de la vie aux industries de pointe et à la défense ».
Ce plan s’inscrit dans une enveloppe plus large de 113 milliards de livres d’investissements autorisés d’ici la fin de la décennie, financés par un recours accru à l’emprunt. « Nous voulons investir dans les priorités de la population : la santé, la sécurité et l’économie », insiste le gouvernement.
Des arbitrages budgétaires sous tension
La ministre travailliste des Finances, Rachel Reeves, entend par ailleurs augmenter jusqu’à 30 milliards de livres (36 milliards d’euros) sur trois ans le budget du service public de santé (NHS), en crise chronique, selon le journal The Times. Mais ces choix d’investissement s’accompagnent de coupes annoncées dans d’autres secteurs. Outre les réductions déjà prévues en mars – aides aux personnes handicapées, dépenses de fonctionnement de l’administration – plusieurs ministères devront faire face à de nouvelles contraintes. Ces arbitrages nourrissent une contestation sociale croissante. Samedi, des milliers de manifestants se sont rassemblés à Londres derrière des slogans tels que « Taxons les riches, arrêtons les coupes ».
Le plan gouvernemental prévoit aussi le développement de « pôles d’innovation » dans tout le pays. Les collectivités locales bénéficieront d’une plus grande autonomie pour cibler les financements. Rachel Reeves espère que ces investissements permettront de stimuler une croissance économique encore poussive – et aujourd’hui menacée par la guerre commerciale déclenchée par les États-Unis. Enfin, le gouvernement a déjà annoncé cette semaine qu’il allait plus que doubler, d’ici 2030, les investissements consacrés aux transports publics dans les régions urbaines d’Angleterre, à plus de 15 milliards de livres.
(Avec AFP)
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