Les barrières douanières élevées par Donald Trump mettent fin à une époque de libre-échange, inaugurée en 1947 par l’Accord général sur les tarifs douaniers et le commerce, le Gatt. À ses débuts, le commerce international a permis d’adoucir les mœurs. Mais, au fil des crises, les critiques l’ont fragilisé.
1945 année zéro. Tout – ou presque – est à reconstruire. Des pays sont détruits, les populations traumatisées et les économies exsangues. La production agricole et industrielle s’est effondrée et l’ordre économique mondial a disparu. C’est dans ce contexte d’après-guerre que certaines puissances s’activent pour restaurer la stabilité et que le Gatt (Accord général sur les tarifs douaniers et le commerce) voit le jour en 1947, à Genève.
Son objectif ? « La volonté de négocier de manière multilatérale, afin d’organiser un commerce plus équilibré entre les nations », rappelle Antoine Bouët, directeur du Centre d’études prospectives et d’informations internationales. Après la crise de 1929, la loi américaine Hawley-Smoot avait en effet brutalement relevé les droits de douane et déclenché, sur fond de tensions, des accords bilatéraux et inégalitaires.