Après cinq années à la direction générale de Renault, Luca de Meo s’apprête à quitter le constructeur automobile pour relever de nouveaux défis hors du secteur. Son départ sera effectif le 15 juillet, a confirmé dimanche le groupe au losange dans un communiqué. Selon des sources concordantes, l’emblématique dirigeant est pressenti pour succéder à François-Henri Pinault à la tête de Kering.
Âgé de 58 ans, l’Italien francophone laisse derrière lui un groupe profondément transformé. Arrivé en pleine crise post-Ghosn en 2020, il a su redresser Renault en recentrant la stratégie sur l’électrification, la montée en gamme et la rentabilité. Un virage salué en interne comme en Bourse, même si le groupe reste confronté à un marché automobile instable.
Recomposition plus large du groupe
« Pendant cinq ans, Luca de Meo a œuvré pour remettre Renault Group là où est sa place », a déclaré Jean-Dominique Senard, président du conseil d’administration, soulignant une « base saine », un portefeuille produits « magnifique » et un retour à la croissance.
Si Renault n’a pas encore dévoilé le nom de son successeur, le départ de de Meo s’inscrit dans un contexte de recomposition plus large du groupe et de son alliance avec Nissan. Après l’annonce du retrait de Jean-Dominique Senard du conseil d’administration du partenaire japonais en avril, Pierre Fleuriot, représentant de Renault au sein de ce même conseil, quittera également ses fonctions. Nissan traverse actuellement une période difficile, marquée par des réductions d’effectifs et de capacités de production. L’alliance franco-japonaise, déjà remaniée en 2023, s’apprête à être de nouveau assouplie, les participations croisées devant passer à 10 % contre 15 % jusqu’ici.
En route pour Kering
Selon Le Figaro, Luca de Meo devrait être nommé directeur général de Kering, le géant du luxe en pleine tourmente. Le groupe, plombé par la baisse prolongée des ventes de Gucci, son vaisseau amiral, a vu son chiffre d’affaires chuter de 14 % au premier trimestre 2025 à 3,88 milliards d’euros, après une année 2024 marquée par une baisse de 62 % de son bénéfice net. L’action Kering a perdu plus de 26 % depuis janvier.
Le groupe contrôlé par la famille Pinault n’a pas confirmé l’information, indiquant à l’AFP ne pas commenter les rumeurs. Deux profils internes – Francesca Bellettini et Jean-Marc Duplaix – figureraient aussi parmi les prétendants, selon Challenges. Toutefois, la piste externe reste d’actualité, et de Meo, avec son profil international, sa maîtrise de la transformation d’entreprise et son sens du branding, apparaît comme un candidat crédible pour accompagner Kering dans un nouveau cycle.
(avec AFP)
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La Tribune