Après une première levée de 850.000 euros en 2022, l’entreprise toulousaine Ma Boite à Moustique annonce un nouveau tour de table de plus d’un million d’euros. L’opération a été réalisée auprès de différents investisseurs de l’univers de l’innovation, du service et de la distribution ainsi que de la Banque Publique d’Investissement. Les nouveaux fonds réunis seront principalement dédiés au renforcement de la recherche et développement, avec la mise en place d’un laboratoire en entomologie, l’étude des insectes.
Un système imitant la présence humaine
Face à une prolifération fulgurante des moustiques, favorisée par le changement climatique, la start-up fondée en 2021 a mis au point un dispositif anti-moustique qui imite la présence humaine sans utilisation de produits toxiques. Déguisé en jardinière, le piège entièrement « made in France » repose sur le biomimétisme, une méthode qui consiste à simuler la respiration et l’odeur humaine en diffusant une faible quantité de CO2 biosourcé et un attractif odorant. Autonome et intelligent, il est pilotable à distance depuis un smartphone.
L’augmentation de capital va permettre d’étoffer cette technologie et de développer de nouvelles solutions de rupture dans la lutte contre les espèces invasives. Dans ce cadre, Ma Boite à Moustique renforce son expertise scientifique via le recrutement d’entomologistes et d’ingénieurs produits, et la mise en place d’un laboratoire interne dédié à l’étude des moustiques et aux tests en conditions réelles.
« La recherche a toujours été dans notre ADN et cette levée de fonds va nous permettre d’apporter des solutions toujours plus innovantes et efficaces et de passer à un stade supérieur dans l’étude des espèces d’insectes invasives comme le moustique tigre, explique Romain Tiberghien, président de Ma Boite à Moustique. Au-delà de la gêne engendrée, cela est devenu un véritable problème de santé publique. Dans un contexte de réchauffement climatique, nous amenons une certaine innocuité et une meilleure éco-responsabilité. »
S’imposer à l’international
Aujourd’hui, la société s’appuie sur deux marques pour porter sa croissance : Ma Boite à Moustique dédiée aux professionnels et collectivités, et Wiliv, sa marque grand public référencée dans plus de 100 points de vente en France. À l’équilibre, la société toulousaine affiche un chiffre d’affaires de deux millions d’euros pour plus de 3 000 installations. Sur un marché en plein essor, elle est en concurrence avec des acteurs spécialisés dans les pièges à moustiques innovants tels que Techno BAM (Bouches-du-Rhône) ou Biogents AG (Allemagne).
Avec l’ambition de positionner Ma Boite à Moustique comme un acteur européen de référence dans la lutte durable contre les nuisibles, la start-up amorce également son expansion internationale en 2025. La commercialisation a débuté en Suisse et des tests de performance sont prévus en Belgique, Italie, Luxembourg et Portugal.
« Le centre européen de prévention et de contrôle des maladies rapporte l’implantation du moustique tigre dans 13 pays européens, contre huit il y a seulement dix ans. Nos dispositifs, en plus de capturer les moustiques de manière ciblée, permettent aussi d’enrichir les connaissances sur leur présence et leur évolution dans chaque territoire », conclut Adrian Lafage, responsable export.