Entre amis, peut-on tout se dire ? Le 1er octobre dernier, Emmanuel Macron dîne à l’Élysée avec quelques fidèles de toujours. À sa table, il y a Richard Ferrand, l’ex-patron du Palais-Bourbon, les anciens ministres Stanislas Guerini et Julien Denormandie, ainsi que celui qui fut un temps son conseiller spécial lors du premier mandat, Philippe Grangeon.
Face à ces macronistes historiques, le chef de l’État liste les responsabilités de tous ceux qui, au sein de la classe politique, l’ont conduit à dissoudre l’Assemblée nationale quatre mois plus tôt, au soir d’un scrutin européen qui avait tourné à la déculottée pour sa famille. « Et les tiennes ? », lui rétorquent ses invités. « Vous n’allez pas reprendre les arguments de mes adversaires ! », s’insurge l’hôte de la soirée. Entre amis, peut-on tout se dire ? Pour le président, la réponse est non. La période qu’il traverse est déjà suffisamment difficile. Huit jours plus tard, il va avec Brigitte au théâtre de la Michodière voir la pièce écrite par Philippe Claudel interprétée par Marie-Anne Chazel, Parle-moi d’amour. Le message est clair, non ?