Début mai, la FFF avait annoncé une réforme de la gouvernance du football français. Un projet de rupture qui devait entrainer la fin de la LFP comme entité juridique. Pour y arriver, les dirigeants de la Fédération veulent s’appuyer sur la proposition de loi relative à l’organisation, à la gestion et au financement du sport professionnel.
Pour le moment, le travail législatif bat son plein et le football français pique toujours sa crise. Plusieurs amendements ont été déposés pour compléter ou modifier la proposition de loi relative à l’organisation, à la gestion et au financement du sport professionnel qui entrera en discussion en séance publique le 10 juin prochain.
Un texte capital dans la réforme de la gouvernance du football français souhaitée par Philippe Diallo. La FFF veut s’appuyer sur cette proposition de loi pour entamer son projet de rupture avec la disparition de la Ligue de Football Professionnel comme entité juridique.
Le texte prévoit notamment la création d’une société de clubs unique pour la Ligue 1 et la Ligue 2, la base du nouveau projet de réforme du football professionnel. Mais les fondations de ce texte ne plaisent pas forcément à toutes les ligues et à certaines écuries de Ligue 1. Certaines essayent de jouer de leur influence pour modifier certains passages avant la discussion en séance publique. “Ils veulent adoucir cette loi, c’est normal”, confie un député, qui verra le texte passer sous ses yeux normalement vers la fin du mois de septembre.
“Je ne comprends pas bien cette volonté de tuer la LFP”
En coulisses, plusieurs députés confirment qu’ils ont déjà échangé avec certains présidents de Ligues professionnelles afin de modifier certains points de cette proposition de loi. De là à laisser la LFP dans son statut actuel? “Je ne pense pas”, affirme un sénateur.
Un député poursuit en questionnant: “Est-ce que le vrai problème du football français se trouve vraiment à la LFP? Je ne comprends pas bien cette volonté de tuer la LFP pour déboucher sur une société de clubs qui reprend dans les grands principes ce que fait la Ligue”.
L’avenir de la LFP loin d’être réglé
L’article 6 de cette proposition de loi est central dans la création d’une société de clubs, c’est aussi cet article qui agite le plus certains dirigeants du football français. “C’est une réforme majeure et nécessaire”, laissait entendre Laurent Lafon, le 28 mai dernier, au Sénat.
“En clair, s’il n’y a pas cette société de clubs et son article 6, la LFP dans son fonctionnement actuel reste en place, on a peut-être tué trop rapidement la Ligue”, concède un sénateur. “Mais ce n’est pas une option forte à l’heure actuelle”, ajoute-t-il.
D’autres sénateurs appuient sur la faible volonté du football pro à se réformer de manière autonome. Pour eux, la loi est donc la seule solution pour mener à bien un changement en profondeur du fonctionnement interne du football français.