Ingénieure électronique de formation, Manon (le prénom a été modifié), 33 ans, ne parvient pas à décrocher son premier emploi. Entre un marché de l’emploi tendu et des discriminations à l’embauche en raison d’un trouble du langage, sa recherche d’emploi relève du parcours du combattant. Pourtant, l’université promettait un taux d’insertion excellent. Pour « Marianne », elle raconte.
Je suis diplômée d’un master Électronique, Énergie Électrique et Automatique (M2 3EA) de l’Université de Tours. Originaire du Gabon, j’ai obtenu une bourse d’études octroyée aux étudiants ayant de très bons résultats universitaires. Ce qui m’a permis de poursuivre mon cursus en France entre 2019 et 2021 après l’obtention d’une licence, dans le même domaine, en Afrique. Grâce à ces diplômes, mon objectif est de devenir ingénieure de production ou de conception de puces microélectroniques. J’ai suivi ces formations en imaginant que les études m’ouvriraient les portes de la vie active et me permettraient d’accéder à une vie meilleure. Mais visiblement, c’est rarement le cas.
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J’ai envoyé un nombre incalculable de candidatures depuis 2021. La plupart du temps, je ne reçois pas de réponses ou des réponses négatives automatiques. Pourtant, l’Université promettait 100 % d’embauche et faisait miroiter des postes au sein de grandes entreprises comme Thalès. Dans ma promotion, sur 14 étudiants, seulement quatre ont trouvé un emploi dans ce secteur. Tous ont eu recours au piston : un parent ou un oncle leur a ouvert la porte de leur entreprise ou avait le bon contact. Les autres ont repris une formation ou ont dû se rabattre sur un job alimentaire. Aujourd’hui, je n’ai plus de contact avec l’université et je ne connais pas la réalité de l’insertion professionnelle des anciens étudiants.