Dans « Marine Le Pen présidente », sorti en janvier, Guillaume Hannezo, Hakim El Karoui et Thierry Pech imaginaient les trois premières années de mandat de la figure du Rassemblement national. Périmée, leur « dystopie politique » ? Pas du tout, répondent les essayistes : elle peut être Première ministre de Bardella mais… elle devra travailler plus.
La dystopie est un genre risqué ; la vie a plus d’imagination que ses auteurs, et les premiers mois de l’administration Trump ont repoussé les frontières de l’imaginable. Pour autant, il est bien trop tôt pour enterrer le scénario d’une présidence Le Pen. D’abord, elle dispose encore de plusieurs moyens d’être candidate. Un, elle peut ne pas être inéligible à l’issue de l’appel, sans être blanchie. Deux, ses amis peuvent solliciter une grâce présidentielle. Trois, elle peut encore se tourner vers le Conseil constitutionnel, qui n’est pas lié par les jugements de cours de niveau inférieur. Quatre, il peut se trouver une majorité pour changer la loi et réduire le champ des peines d’inéligibilité, ce dont elle devra bénéficier rétroactivement.