À chaque fait divers, des voix s’élèvent pour dénoncer la récupération politique ou l’instrumentalisation sécuritaire qu’en feraient certains politiques, médias ou comptes sur les réseaux sociaux. Néanmoins, on peut tout aussi légitimement s’agacer de ce réflexe pavlovien consistant à vouloir annihiler toute discussion sur la violence dans la société française, estime Mathieu Zagrodzki, chercheur en science politique et spécialiste de la sécurité intérieure.
La rengaine est toujours la même. À chaque homicide médiatisé ou fait notable lié à l’insécurité, des voix s’élèvent pour dénoncer la récupération politique ou l’instrumentalisation sécuritaire qu’en feraient certains. Le drame de Crépol, la mort de Philippine ou, plus récemment, celle d’Élias n’ont pas dérogé à la règle. Il est vrai qu’entre les chaînes d’information en continu et les réseaux sociaux la possibilité est aujourd’hui largement ouverte, notamment pour les personnalités politiques, de s’exprimer de manière quasi instantanée, le plus souvent sans connaître tous les tenants ni tous les aboutissants de l’affaire en question.